Lynn Rosebury | Avalante | Be the best version of yourself
@ Lynn Rosebury
HIBOUX : 545
Fays : 4176
Lynn Rosebury
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histoire
J’ouvris les yeux sur ce monde un soir de novembre, à la fin du siècle dernier. On m’accueillit les bras grands ouverts et mes parents devinrent mon univers. Durant trois belles années, je reçus tout ce dont un enfant pouvait désirer. Je n’ai que quelques souvenirs très partiels : une berceuse, des étoiles dansant au dessus de mon berceau, des sourires bienveillants et quelques murmures suaves et aimants à mon égard. Le véritable premier souvenir de mon enfance remonte à la naissance de ma sœur de Norah. On me la présenta à la maison avec délicatesse. Elle ressemblait à une toute petite chose, avec une touffe de cheveux roux comme les miens et ceux de maman. Elle dormait paisiblement. J’entends encore aujourd’hui sa respiration tranquille et régulière. Et surtout, je me rappelle encore du sentiment qui m’étreignit. Une sensation de chaleur dans mon cœur. C’était de l’amour. Et un instant plus tard, une promesse chuchotée. J’allais la protéger à tout jamais.
Le reste de mon enfance fut à l’image de la précédente. Mère nous couvrait de cadeaux à son retour de chaque mission. Père quant à lui nous racontait des histoires à base de mythologie, d’anecdotes sur le mont Morgana ou la faune marine. Le soir, ils improvisaient des histoires rocambolesques pour nous endormir. Ils nous emmenaient au musée et nous regardions avec admiration les trésors présents au Joyau. La Belle Excalibur était sans nul doute notre attraction préférée…
Nous grandissions dans un cadre idyllique que beaucoup nous enviaient. Et pourtant… Les choses ne se révélèrent pas aussi roses qu’elles ne paraissaient.
Un jour tout bascula. Je m’en souviens comme si c’était hier. Ma mère sortit de sa chambre en hurlant, en insultant père de tous les noms d’oiseaux possibles et imaginables. La plupart me passèrent complètement au dessus de la tête. Mais cette scène était inédite. Jamais mère n’avait hurlé, pas même un mot plus haut que l’autre. Elle paraissait totalement hors d’elle comme si un monstre avait pris possession d’elle. La dispute se poursuivit sans même que nous puissions y faire grand-chose ma sœur et moi et elle partit en claquant la porte. Les jours qui suivirent furent difficile entre non dits, regards noirs et absence. Finalement, nos parents se séparèrent et nous fumes ballottés d'une maison à l'autre. Cette période ne fut pas facile. Entre l'adolescence ingrate et une situation familiale complexe, je suis étonnée que ma sœur et moi ayons si bien tourné...
A l'Atlantide, je fus une élève attentive, assidue en sortilèges et un véritable danger en potions. Découvrant les horreurs que pouvaient se dire mes parents après tant d'amour partagé, je ne pus m'empêcher de m'interroger sur les origines de leurs émotions. Les changement brutaux d'un sentiment me fascinaient. J'interrogeais ma famille, mes amis, mes professeurs. Et plus j'avançais dans mon enquête, plus je lisais des livres sur la psychomagie. Pendant un temps, j'envisageais de me tourner vers ce domaine. De plus, mon besoin de comprendre et ressentir les émotions d'autrui pour mieux les aider et leur épargner des douleurs inutiles se fit de plus en plus évident. Et lorsque la fin de mes études secondaires approcha, je fis une demande d'admission en magies technique et une en psychomagie. On m'accepta dans le premier pôle estimant que mes talents en sortilèges et enchantements étaient idéaux pour le développement et l'apprentissage de l'empathie. Mais on me refusa l'entrée dans le cursus de psychomagie. Je le vécus comme une terrible trahison. De moi-même. Mais par chance, ma formation se révéla à la hauteur de mes attentes et ce fut les deux plus belles années de ma vie. Difficile au début, mais enrichissante, tout particulièrement humaine. J'eus à ce moment le loisir où poser mes limites. L'apprentissage de l'empathie pouvait être quelque peu dangereux. Il y avait un risque constant de laisser envahir et impacter par les émotions d'autrui.
La déchéance de mon père m'apprit une chose : ne jamais vivre dans le regret. Je le constatai alors qu'il refusa une énième fois une randonnée dans les montagnes et une tentative de gravir le Mont Morgana. Lui qui avait toujours aimé le sport et ses bienfaits. Cela m'apparut si clairement que cela me poussa à m'interroger sur moi-même et réaliser que je manquais peut-être quelque chose en ne prenant pas mon année de découverte. Je demandai alors une année sabbatique auprès de mon pôle et pris le large vers l'Europe. Je me dirigeai vers l'Irlande tout d'abord, voyageai de village en village, de ville en ville, admirant les paysages encore sauvages et similaires aux contours d'Avalon. Je fis même une escale à Pré au Lard, en Ecosse au moment des fêtes de Noël. Les maisons sous la neige de ce village magique avaient quelque chose de charmant. Mais je ne m'y attardai pas pour autant. Ma destination finale était Londres, je voulais à tout prix découvrir la capitale britannique, celle dont mes "amis" me parlaient si souvent sur les routes. Je rencontrai alors un certain Liam à Londres. Un Irlandais, un charmant irlandais. Il n'avait toutefois pas grand-chose d'exceptionnel. Mais je me laissai séduire pour quelques nuits, puis quelques mois. Je découvris bien vite que je ne l'aimais pas vraiment. C'était ses émotions qui m'envahissaient. Ce fut alors la prise de décision. Je devais à tout prix rentrer et faire ma vie seule. Continuer mon apprentissage afin de ne plus laisser cela se reproduire.
Quand je rentrai, j'appris - avec des guillemets toutefois - ma grossesse. On l'estima à deux mois, peut-être un mois et demi. Cela ne changea rien à mes ambitions. A vrai dire, avant mon retour, je m'en étais déjà rendue compte, mais cela, je le passai sous silence aussi bien auprès des médicomages que ma famille. Je ne dis rien de Liam, encore aujourd'hui mes proches ignorent tout de lui, à l'exception faite de ma fille. Les années qui suivirent mon retour s'annoncèrent compliquées également. J'enchaînais les petits boulots afin de payer mes études et prendre soin de ma petite Edna. Mes parents m'aidaient quelque peu, mais pas autant qu'ils l'auraient voulu. Je refusais de recevoir l’aumône, même des personnes que j'aimais le plus au monde. Mon diplôme de maîtrise de l'empathie en poche, je poursuivis avec trois ans en littérature et une année en journalisme. L'écriture était devenue pour moi une passion. Mener l'enquête me paraissait tout bonnement amusant et surtout, aider les autres au travers de mes écrits était l'un de mes grands rêves. On m'attribua un poste alors que j'avais 25 ans, et les choses s’enchaînèrent d'une manière assez folle. Tout devint plus facile d'un point de vue financier, mais mes heures au travail s'accumulaient. Heureusement, ma sœur Norah accepta de garder Edna certains soirs lorsque je ne pouvais être à la maison. Mais je pris soin d'elle, je l'aimais que tout au monde. Elle était devenue ma vie, mon univers. Et plus elle grandissait, plus elle me ressemblait.
Oh ma chère petite Edna hérita de ma volonté d'aider les autres. Et combien de fois me retrouvais-je dans le bureau du directeur parce qu'elle s'était battue contre quelques petites frappes pour défendre les plus faibles ? Une petite vingtaine de fois, peut-être une trentaine. Je l'encourageai bien évidemment à devenir Gardienne comme sa grand-mère. Si telle était sa volonté, qui étais-je pour l'en dissuader ? Elle dut travailler en cours davantage, je réduisis alors mes heures de travail et refusai même une promotion à l'époque afin qu'elle bénéficie de ma présence. Lorsqu'elle eut 15 ans, je repris toutefois le travail comme avant. Elle avait nettement progressé dans tous les domaines et me surpassait même. Elle réussissait même là où j'avais failli piètrement. Pensez aux cours de potions ! Après ses études à l'Atlantide, elle choisit toutefois de partir un an. Quand elle revint, elle ne me dit rien. Rien de rien. Je sentais pourtant qu'elle avait quelque chose à me dire. Encore aujourd'hui, j'en ai l'impression, pourtant, je conserve le silence. S'il y a bien une personne que je ne chercherai pas titiller avec des questions, c'est bien elle. J'estime qu'elle a son jardin secret, mais c'est si difficile de la voir grandir, de constater qu'elle n'a plus autant besoin de moi.
Quant à mon travail ? Eh bien que dire ? C'est la seconde constance dans ma vie, avec Edna. C'est ma seconde vie comme j'aime à le dire. Et la première ne rentre en aucune manière en collision avec la seconde. Et inversement. Le journalisme est mon travail et ma famille, c'est privé. J'aime passer mes journées à enquêter, à essayer de glaner des informations, prêcher le faux pour obtenir le vrai. Avec mon don d'empathie, mes missions en sont nettement facilitées. Il me permet de voir quand quelqu'un me cache quelque chose, de comprendre les éventuelles raisons. Si quelqu'un est triste ou dépourvu, c'est sûrement une bonne raison. L'empathie n'est pas une solution, plutôt une clef qui me permet d'entrouvrir la porte. Il me faut faire le reste du travail seule. Toutefois, depuis que j'ai accepté la promotion de rédactrice en chef il y a deux ans, le travail de terrain se fait de plus en plus rare et c'est bien le seul inconvénient de mon nouveau poste...
Depuis les arrivées massives des réfugiés, j'ai également décidé de me pencher sur leur cas. De les approcher, de leur accorder des interviews, de leur faire des dons... de matériels, mais aussi des dons financiers. Mon empathie m'a rapidement permis de comprendre leur douleur. Ils venaient de connaître tout un tas d'horreur, d'échapper à la mort et de perdre des proches. Certains ressentent de la culpabilité à l'idée d'avoir survécu, beaucoup sont reconnaissants à Avalon, mais leur existence n'est pas facile. Ils doivent s'intégrer dans une société qui n'est pas la leur et ainsi réapprendre à vivre. Moi qui n'avais jamais été dans une caste auparavant, j'ai décidé de rejoindre les rhodonites. Je ne participe pas réellement aux décisions et ne souhaite pas représenter la caste. Mais cela me permet de fréquenter des Gardiens, des réfugiés, d'entendre et ressentir des choses qui peuvent rendre mes articles plus humains, plus réels... plus vrais ! Cette décision n'a pas été simple, et il m'arrive très souvent de rentrer chez moi éreintée. C'est une charge supplémentaire, mais je le dois. C'est un devoir !
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