Je dois vous croire ? ~ Lynn

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Je dois vous croire ? ~ Lynn

@ Eko Townsend

Eko Townsend
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Ven 23 Fév - 21:05
Voilà maintenant plusieurs dizaines de minutes qu’il suivait la silhouette rousse en contrebas. Et plus les secondes s’égrenaient, plus sa colère gagnait en intensité. La rancœur tue depuis l’incident au QG pulsait dans ses veines, au même rythme que son cœur. A battements forts et puissants. A présent, il bouillonnait quelque peu, passant de toits en toits, gardant toujours un œil sur elle, sans avoir encore décidé s’il voulait passer le pas de la confrontation ou non.

Ce qu’il faisait avant cela ? Avait-il prémédité sa filature ?
Pas un instant.

La crinière flamboyante avait attiré son attention quand il l’avait croisé, un peu plus tôt dans la rue. Il revenait de son entraînement, sac sur l’épaule et fraîchement douché. Les cheveux gouttant encore légèrement sur son sweat à capuche. Son regard distrait s’était attardé sur le visage de la femme, et les pièces s’étaient imbriquées d’elles-mêmes dans l’esprit du gardien sans qu’il n’en ai la conscience immédiate. Sans qu’il ne prémédite rien. Il s’était retourné sur son passage, la regardant de dos sans la voir vraiment, soudain stupéfié de tomber sur ELLE.

Oh, il ne l’était pas resté longtemps. Deux secondes plus tard, il grimpait agilement sur une clôture avant d’accéder habilement au toit. A ce moment là, il n’avait pas encore idée de ce qu’il voulait faire, mis à part ne pas la perdre de vue. Il n’avait eu aucune envie de lui parler, de la stopper. Il se donnait le temps de réfléchir, tout en la suivant discrètement. Puis les souvenirs s’étaient réveillés, les évènements peu glorieux lui avaient donné à nouveau ce goût âpre sur la langue. Les gardiens dans leur majorité, si ce n’est tout le corps de métier, avaient pâti du désastre qui s’était passé ce jour là.

Et tout ça à cause d’un article… paru dans le journal dont elle était la rédactrice en chef.

Comment il le savait ? Il faut dire que ça ruminait dur dans les couloirs du QG...Pas ouvertement, pas à grand discours révolutionnaires, non. Toutefois, les langues se déliaient régulièrement, autour d’un café ou à une table du réfectoire, à la faveur d’un détail leur revenant en tête. Eko restait jeune, et malgré son intelligence et son orgueil, influençable. Il avait retenu les détails, les noms, les visages… Chaque gardien avait son idée sur la situation, et son avis sur la personne à blâmer. Tous ne concordaient pas, mais un certain nombre ciblaient Lynn Rosebury.

Non, il n’avait pas eu conscience jusque là d’avoir intériorisé cette aigreur générale. Il n’avait même pas conscience d’en vouloir à quelqu’un, si ce n’est à sa hiérarchie dont les choix avaient été, à son sens, totalement absurdes et inadaptés. Et pourtant, quand ses iris avaient croisés ceux de la journaliste, son cerveau avait ouvert une porte, et ce qui s’en échappait depuis le submergeait petit à petit. Un sentiment d’injustice, un sentiment d’impuissance, un besoin de comprendre, de savoir… De savoir quoi ? Si elle jubilait ? Si elle s’en mordait les doigts ? Oh il n’en savait fichtrement rien… mais tout ça devenait vicéral.

Elle sortit du commerce dans lequel elle était entrée une poignée de minutes plus tôt, et il reprit sa filature. A présent, la nécessité de la confronter ne faisait plus aucun doute dans l’esprit du fougueux acrobate. Il saisit l’occasion quand elle s’arrêta pour chercher quelque chose dans son sac. Ses clés ? Peu lui importait. Capuche sur la tête, sac sur l'épaule, il courut sur le muret haut qui bordait la rue dans laquelle elle était, sans aucune envie d’être discret, et sauta agilement devant elle, à un mètre à peine. Son atterrissage félin fut stable, et de la position semi-accroupie, il se redressa de toute sa hauteur pour lui faire face. « C’est vous ? » Le ton était sec, impérieux. « C’est vous, n’est-ce pas ? Comment avez-vous pu ? » Ok, pour le moment, la démarche n’était peut-être pas très claire, mais sa colère par contre ne faisait pas grand doute.

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Dim 3 Mar - 17:01
Depuis qu'elle avait pris des congés, Lynn n'était pas bien vaillante. Et il s'agissait probablement là de l'euphémisme de l'année. Toutefois, elle essayait, malgré tout, de maintenir un semblant de normalité dans sa vie. Elle avait passé les premiers jours dans son jardin à réfléchir aux fleurs qui parcouraient sa pelouse et comment harmoniser l'ensemble. Manque de chance, elle n'était pas l'être humain le plus créatif du monde dans ce domaine-là. Ses premiers pas en dehors de sa maison se firent donc dans le quartier Bédivère et plus précisément l'intérieur d'un fleuriste. C'était là une de ses actions les plus répétées depuis son congé. Et elle s'y rendit une fois de plus ce jour-ci pour demander conseil et donner des nouvelles de son extérieur.

Elle présenta les clichés qu'elle avait pris au fleuriste, qui les regardait avec intérêt. Selon ses dires, cela prenait forme. Evidemment, n'importe quelle autre personne n'y verrait probablement pas quelque chose de bien intéressant puisque Lynn commençait tout juste à planter. Et même si elle n'avançait pas très vite, cela lui donnait une occupation à laquelle s'adonnait alors qu'elle se trouvait dans la tourmente... Elle écoutait le fleuriste avec attention tandis qu'il lui conseillait de revenir d'ici deux ou trois jours. Sa commande devrait être prête. Elle sortit donc de la boutique avec le coeur un tantinet plus léger. Elle trouvait dans cette information un peu de satisfaction...

Elle s'orienta ensuite vers une boutique voisine pour récupérer l'assortiment de thé qu'elle avait commandé la veille. Elle le récupéra en quelques minutes à peine et décida ensuite de retourner chez elle où elle pourrait se servir une tasse de thé et peut-être même un carré de chocolat. C'était probablement la seule chose qu'elle parvenait à avaler entre midi et vingt heures de toute façon.  

Alors qu'elle s'engageait dans une nouvelle ruelle, elle sentit un frisson lui parcourir la colonne vertébrale mais ne s'y fia pas. Son empathie et ses émotions disfonctionnaient tant qu'elle tendait à ignorer ce qu'elle ressentait d'un peu perturbant. Elle s'était convaincue qu'elle devenait parano... Voilà pourquoi elle se contenta d'approcher son sac à main contre elle et renforcer son étreinte sur le sac en carton contenant ses nouvelles boites de thé et poursuivit sa route vers chez elle, ses talons aiguille claquant sur le sol au grès de ses pas.

Après avoir traversé la rue, elle s'arrêta sur le troittoir pour y vérifier quelque chose au hasard... Elle ne saurait trop dire quoi. Il lui restait encore plusieurs mètres avant d'arriver devant le portail de sa maison. Sa main trouva alors un coupe papier et ses doigts se resserrèrent dessus quand un drôle d'individu bondit devant elle. S'il cherchait à lui voler de l'argent, il risquait d'être déçu. Elle n'avait pas grand-chose sur elle pour dire la vérité. Alors d'instinct, elle recula d'un pas et sortit sa main de son sac avec le coupe papier. Elle savait que cela ne lui servirait pas à grand-chose, mais elle ne comptait pas se laisser impressionner comme ça.

Mais l'instant d'après lui fit rapidement comprendre qu'il n'en avait pas après de son argent. De la colère ressortait de lui, à n'en pas douter, mais l'appat du gain... pas vraiment ! Oh et puis ces mots ! Elle pinça les lèvres. Il lui reprochait quelque chose - ce n'était pas vraiment le premier ! « Je ne suis absolument pas dans l'obligation de vous répondre ou de vous donner mon identité ! . » S'exclamma-t-elle sous l'effet de la colère. Mais sa colère à lui. Pas la sienne. Ce n'était peut-être pas le moment d'agresser une empathe au bord de la crise de nerfs. « Rentrez chez vous et laissez moi tranquille. Et j'oublierais peut-être que vous suivez les femmes dans la rue pour les agresser.. » Elle ne connaissait peut-être pas parfaitement les lois qui régissaient Avalon, mais elle était certaine qu'on punissait ce genre de comportements. Même si elle en était la victime et que beaucoup la blâmait de tous les maux ces derniers temps.  


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Ven 29 Mar - 23:41
Le coupe papier ainsi brandi en sa direction le fit sourire, et à la colère se mêla l’arrogance de son jeune âge, peinte sur son visage. Arme bien dérisoire face à un gardien entraîné, non ? Du moins lui le pensait, et était déjà prêt à esquiver et à la désarmer si elle tentait quoique ce soit physiquement contre lui. Le fait qu’elle ai reculé exaltait son état d’esprit, renforçait cette impression d’invincibilité et de bon droit. La colère est bien mauvaise conseillère, oui. Sa logique altérée s’accommodait fort bien de sa conscience muselée, et Eko en cet instant ne se laissa pas déstabiliser par la colère miroir que son interlocutrice dégagea par ses mots crachés sur le même ton que le sien. Pas plus que par la menace judiciaire, qu’il balaya d’un haussement d’épaule.

« Lynn Rosebury, rédactrice en chef de l’Echo des mers, je me trompe peut-être ? » Son entrée en scène et son interpellation n’avait eu que pour but d’attirer l’attention de la femme. Qu’elle lui réponde sur son identité lui importait peu finalement, et il le lui prouvait avec défi. Il savait, et il ne doutait pas un instant l’avoir pris pour une autre. Non, il n’était pas là pour savoir qui elle était. Il enchaîna. « Pourquoi ? Quel était votre but en publiant cet article ? Quelle est la raison qui valait bien toutes ces vies mises en danger, hein ? Tsss… Et rangez-ça, vous pourriez vous faire mal. » D’un geste du menton, il désigna le petit pic qu’elle tenait en main. Sa voix était condescendante à souhait, et sa colère toujours palpable. Ses mots restaient secs et rapides, dans une volonté d’acculer verbalement sa proie. Une main tenant son sac sur l’épaule, l’autre dans sa poche, il gardait le buste droit et légèrement bombé. Un vrai coq fier et hautain. « Vous tremblez. Vous ne devez pas avoir eu souvent l’occasion d’être confronté à quelqu’un qui vous agresse… Vraiment, je veux dire », ponctua-t-il de manière sarcastique. Oh, de son côté, il n’avait aucune envie de violence pour le moment. Il voulait juste des réponses. Le besoin devenait viscéral maintenant qu’elle était devant lui. Et il posait certes les questions peut-être un peu trop frontalement.

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Sam 30 Mar - 14:14
« Est-ce si amusant de s'en prendre à la journaliste ou seulement plus facile ? » Lâcha-t-elle finalement, après l'avoir regardé longuement. Au moins, Siuan avait posé la bonne question pas le pourquoi - de cela elle s'en fichait probablement - mais le qui. Et cet individu ne semblait pas avoir aditionné A et B.  Était-ce une question de stupidité, d'impulsivité ou de lâcheté ? Lynn ne saurait le dire. Et dans le fond, cela lui importait peu. « Ce n'est pourtant pas moi qui ai fait entrer la louve dans la bergerie, ni moi qui n'ai pas su protéger la foule. . » Elle soupira après avoir prononcé ces mots. C'était pourtant l'évidence même. Cela coulait de source. Il y avait un problème à Avalon et dans sa gouvernance. « Pour répondre à votre question, vu que vous n'êtes capable de trouver la réponse par vous-même, soit, je vais vous le dire. Mon rôle est d'informer la population ni plus ni moins. Une information est une information. Il n'y a rien de plus simple à comprendre. Si ça n'avait été l'écho des mers, cela aurait été un autre journal. Que croyez-vous ? Le robinet fuit et ce n'est pas moi qui l'ai ouvert. . » Elle ignorait qui lui faisait face. Il pouvait être n'importe quel habitant de l'île. Un voisin. Un commerçant. Un secrétaire. Un gardien. N'importe qui. Mais peut-être que ses paroles feraient réfléchir. Elle ne risquait rien à essayer. Au point où elle en était...

Elle inclina légèrement la tête sur le côté. La menaçait -il réellement ? Il se moquait d'elle et se comportait avec fierté, comme un coq, comme un paon. Mais si de ces oiseaux, il en avait effectivement l'orgueil, il n'en possédait nullement la prestance. Oui, elle tremblait. Et alors ? Elle tremblait de rage surtout. Elle serra les dents en réalisant à quel point il était ignorant à son sujet finalement. Il l'avait suivie jusqu'ici et prétendait la connaître un minimum. Savoir son nom et son métier n'avait peut-être été que du bluff. « Vous ne savez pas grand-chose sur moi, je me trompe ? » L’interrogea-t-elle presque sur le ton de la moquerie. S'il ignorait qu'elle était empathe, il n'était pas prêt de se rendre compte que ses réactions reflétaient les siennes. Avec moins d'arrogance certes. Mais tout de même. C'était différent que la dernière fois avec Siuan. Avec la Damodred, elle n'avait pas mené large. Probablement parce que la blonde maîtrisait bien mieux ses émotions que tous les autres... « Votre impulsivité, votre rage et votre arrogance vous aveuglent et vous vous ne en rendez même pas compte. Pourquoi perdre votre temps avec moi alors que vous auriez mieux à faire ? Mais je suppose que me confronter vous est simplement plus accessible...»  Il avait simplement eu besoin d'un nom à mettre sur une plume, sur un visage pour déverser sa colère et se sentir supérieur. Si elle savait seulement qu'il était un gardien, elle l'aurait sûrement trouvé misérable. « Qu'allez-vous faire maintenant ? Vous taper le torse en espérant vous rendre plus menançant encore ? . » Dit-elle entre ses dents.


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Mar 16 Avr - 22:38
« Peut-être les deux, qui sait. » Réponse stupide s’il en est, qu’il assume totalement. Il ne cherche pas à avoir l’ascendant sur la belle rousse qui lui fait face. Pas plus qu’avoir la meilleure répartie, ni la plus fracassante. En vrai, il n’a que faire de la façon dont elle se permet de le juger. Lui cherche juste une réponse précise. Une réponse que seule la rédactrice en chef du journal à l’origine de la débandade peut lui fournir en vérité. Qu’elle le prenne de haut ne l’atteint pas, pas encore du moins. Il est bien trop focalisé sur l’obtention de cette raison. Quelle qu’elle soit.

Il serre les dents, sent la colère monter un cran, pourtant, quand elle se cache derrière d’autres excuses pour se dédouaner de sa part de responsabilité. « C’est sur que le cul vissé sur son fauteuil, au chaud dans son bureau, c’est plus facile de pointer les failles des autres en ignorant les siennes. » Le ton est railleur. Il sait fort bien qu’elle ne comprendra probablement pas tout ce qu’il englobe dans cette phrase. Depuis le début, elle est bien trop terre à terre pour voir plus loin que les faits qu’elle croit lui être reprochés présentement.

Et enfin, elle obtempère avec ce ton pédantesque qu’il connaissait tellement bien. Tant d’adultes l’avaient pris ainsi de haut, depuis son plus jeune âge. Le fait qu’il soit impulsif et abonné aux bêtises devait y être pour beaucoup.

Elle te rappelle pas la vieille Rastagnac, à l’école ? Toujours à coté de la plaque quand il s’agissait de te recadrer…

Ainsi, si sa colère s’atténua d’une octave ou deux, ce n’était point parce qu’il était déstabilisé par ce qu’elle semblait vouloir être une faveur pédagogique qu’elle lui octroyait. En attestait ce coin de sourire narquois, qui venait de se lover sur les lèvres du jeune homme au moment même où elle dénigrait son esprit de déduction. Et, sagement, il l’écouta donc détailler ce qui l’avait poussé à autoriser la publication de cet article qui avait mis le feu aux poudres. Il ne s’était pas affaissé, n’avait pas baissé les épaules, contrit. Pas plus qu’il n’avait quitté son arrogance juvénile et effrontée. Toujours main dans la poche, il la regardait sans détour, le regard clair ancré sur les traits de son visage. A la colère, s’était alors mêlé une pointe d’amusement.

D’ailleurs, au lieu de se défendre, ce qu’il estimait inutile, ou rétorquer immédiatement, il avait opté pour constater ses tremblements. Elle avait eu beau faire un éloquent discours sur la grandeur du journalisme, elle restait fébrile. Oh, il n’est pas sot au point de penser pouvoir réellement l’effrayer. Et il a toujours préféré qu’on le prenne pour un sot, d’ailleurs. Cela permettait une plus grande liberté, en quelque sorte. Il est en colère oui, mais contre la situation dans sa globalité. Mélangé à cette pointe d’amusement malsain qu’elle provoquait chez lui, petit à petit son humeur devenait moqueuse, mesquine. Peut-être d’ailleurs était ce qu’elle lui renvoya une fois de plus en miroir, mais qu’il ne perçut pas comme tel.

« Alors c’est ça. C’est ça votre argument... Si ce n’avait pas été vous, ça aurait été un autre. Joli… » Le ton est sarcastique, évidemment. « Je n’ai pas besoin d’en savoir plus, pas plus que vous n’en avez eu besoin pour dénigrer à l’instant les victimes de ce jour là. » Il veut titiller, voir jusqu’où la mauvaise foi de cette femme pouvait aller. Jusqu’où elle pouvait creuser… Loin de se douter qu’il était comparé à la tyrannique Spymaster, et n’en ayant clairement ni le même but ni la même volonté de nuire, il fut surpris par la soudaine attaque qu’elle tenta.

Elle t’a mouché.
Ta gueule la petite voix !
J’dois dire qu’elle a pas totalement tort…
Ta gueule, j’ai dit ! Elle n’a rien compris…
S’tu le dis…

Il reste muet, incrédule un instant. Toute colère se fige, stagne. Les iris d'eau tentent de sonder où elle a voulu en venir. Il analyse les mots, le sens qu’elle a voulu leur donner. Peut-être est-ce cela qui la galvanise assez pour poser ces deux dernières questions, confirmant qu’elle pensait l’avoir cerné, comme tant d’autres adultes bien pensant avant elle. Il devient évident qu’elle pense l’avoir attaqué, blessé dans son orgueil.

Contre toute attente, il éclate juste de rire. Un rire franc, honnête. Moqueur aussi. Court et puissant. Autant que l’était sa frustration, qui a disparu à présent. Il ne la quitte pas du regard, sourit insolemment. Son arrogance reste, mais elle est bien moins agressive. « Dites-moi, juste comme ça… vous regrettez un instant ou pas du tout ? » Oui, il ignore volontairement la bravade de la journaliste, tout autant que le coupe papier d’ailleurs.

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Mer 17 Avr - 12:41
Elle le regarda fixement longuement. Certains devraient définitivement se regarder dans un miroir avant de parler. Elle ressentit une forme de frustration en l'écoutant. Elle serra des dents alors qu'il se moquait d'elle sans ménagement. Elle trouvait la situation particulièrement ridicule. Si c'était une réponse qu'il cherchait, il ne l'obtiendrait pas. Ou plus exactement, elle ne le satisfairait pas. Il se donnait les allures d'un juge, et d'un bourreau tout à la fois.  « Intéressante votre petite tyrade. Donc je dois me remettre en question, mais pas vous. Ai-je bien compris  ? » Fit-elle dans un froncement de sourcils. À vrai dire, elle n'attendait pas de réponse à cela. Il n'était pas bien difficile de deviner qu'il se croyait dans son bon droit. Et malgré tout ce qu'elle pouvait trouver à dire, rien ne changeait. Elle était résolue en un sens.

Évidemment qu'il n'était pas satisfait de la réponse. Evidemment qu'il l'interpréterait de sa fenêtre. « A quoi bon ?   » Souffla-t-elle en roulant des yeux. Tout cela ne les menait à rien. C'était un dialogue de sourd. Elle parlait à un mur. Il avait posé une question, ce à quoi elle avait répondu. Mais il cherchait encore quelque chose. « Ce ne sont pas les victimes que je dénigre.   » Nota-t-elle en arquant un sourcil. Il n'était pas nécessaire d'argumenter plus que cela. Et cela la fatiguait plus qu'autre chose. « Mais cela vous le saviez déjà. » Il était tout de même amusant de constater ce que les gens étaient prêt à faire pour mettre tout sur le dos d'une même personne. Il n'était pas le premier et ne serait pas le dernier. Elle avait publié l'article certes. Mais c'était bien les gardiens qui n'avaient pas su protéger la foule. C'était bien le gouvernement qui avait laissé Ylva entrer à Avalon tout en connaissance de cause. Ne se rendait-il pas compte que quelqu'un de suffisamment bien placé lui avait livré l'information en question ?

Elle nota évidement qu'il fit une pause un instant. Prenait-il enfin le temps de la réflexion ? Mais cela fut de bien courte durée puisqu'il poursuivit sur sa lancée. Elle ferma les yeux quelques secondes désormais certaine que ça n'en finirait que lorsqu'il s'en serait lassé. Elle soupira et conserva le silence une minute ou deux avant de répondre. « Je croyais que vous n'aviez pas besoin d'en savoir plus. » Lui rappela-t-elle dans un haussement d'épaules. « Pourquoi devrais-je vous répondre puisque vous avez si bien dit précédemment que vous n'en aviez pas besoin ? » Continua-t-elle sur sa lancée. Elle n'avait aucunement envie de lui répondre ou de lui dévoiler quoique ce soit d'autre. Elle en avait assez d'être ainsi jugée. Comme si elle avait des comptes à lui rendre, à lui. « Et si vous me disiez ce que vous cherchiez réellement ? Que je sache sur quel pied danser.  » Elle avait presque dit cela avec ironie. Et pourtant, elle n'avait pas exactement tord. Ce n'était pas seulement une réponse qu'il voulait ou alors, il aurait cessé de lui parler... « Vous ne semblez pas prêt à lâcher l'affaire malgré ma réponse à votre question. Alors...   » Alors quoi ? Elle devinait que si elle essayait de partir, il continuerait de lui chercher des puces... pas alors qu'il essayait de s'imposer à elle.


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Dim 28 Avr - 20:18
Le gamin qu’il avait été, et qu’il était toujours quelque part, n’avait jamais vraiment apprécié cette faculté de la plupart des adultes autour de lui. Celle de présumer de ce qu’il ne disait pas. Lire entre les lignes n’était pas donné à tout le monde. Assez ironiquement, la journaliste face à lui n’y fit pas exception malgré sa profession. Sa colère toujours bien présente, il balaya sa supposition d’un revers de main sans chercher pourtant à se défendre ou à la persuader du contraire. Elle partait du postulat qu’il ne se remettait pas en question ? Grand bien lui fasse, mais elle était à coté de la plaque. « Pas vraiment non, mais c’est pas grave. » Tout aussi stupide et insolent comme réponse peut-être, mais il n’avait que faire de tous ces détails.

Pas plus qu’il ne chercha à l’accuser encore plus qu’il ne venait de le faire sur le peu de considération qu’elle arborait en parlant de la sorte. « Si vous l’dites… » Parce que de son point de vue, tel qu’elle en avait parlé, la foule n’avait été que du bétail pour lequel elle avait signé l’accord de conduite à l’abattoir. Certes, ce n’était pas elle qui avait rédigé l'accord, qui les avaient transporté, ni elle qui avait fait l’acte final. Elle était pourtant un maillon de la chaîne et semblait se foutre allègrement des conséquences que cela avait causé. Si ça, ce n’était pas du dénigrement de la foule et des blessés en question, c’était à minima un dédain affiché à gerber. Mais tout cela, encore une fois, il le garda pour lui. Il n’avait que faire pour le moment d’ouvrir un débat éthique et moral.

A présent que la colère d’Eko avait fait place à une forme d’amusement, au vu des convictions et analyses que cette journaliste affirmait sans vergogne à son sujet, vous pensez bien qu’il ne se privait plus d’être moqueur. « Votre instinct de journaliste est en berne, non ? » Non parce qu’à force, elle allait surtout finir par lui faire croire qu’elle savait pas vraiment déterminer le coeur des gens. Epineux quand même quand une part de son metier était de decrypter les non-dits de ses interviewés, non ? Bon, ça après tout, il n’était pas journaliste, il se trompait peut-être. « N’extrapolez pas trop non plus, j’ai juste confirmé que je n’avais pas besoin de savoir grand-chose de vous. Entre ça et rien, y’a un un petit ravin dans lequel vous risquez de tomber. » Un peu provocateur peut-être ? Après tout, il n’était qu’un petit coq prétentieux et arrogant, non ?

Toutefois, il obtempéra enfin à la suite de sa dernière prise de parole. « Alors laissez tomber, votre attitude parle pour vous, tout comme vous pensez probablement lire dans la mienne. Sans grand succès d’ailleurs… » Un rictus marqua ses traits, et s’effaça tout aussi vite pour afficher un air plus sérieux et honnête. « Mais je vais vous le dire, oui. Pour être tout à fait franc, moi je regrette. » Est-ce ce qu’elle avait demandé ? Il y venait. « Même si je n’ai été que le dernier maillon de cette histoire, l’un de ceux qui ont vu les victimes tomber et qui se sont sentis impuissants à faire quoi que ce soit. Alors oui, j’ai eu besoin de savoir les raisons qui avaient mené à ça. Savoir que je n’étais pas le seul maillon à regretter. » Il haussa les épaules. « Et navré de vous l’apprendre, mais vous n’êtes pas le seul que je prend en considération. Vous étiez là, j’ai saisi l’opportunité. C'est tout. J’espère que vos nuits sont plus calmes. » Que les siennes, sous entendu. « Allez, salut. »

Et il tourna les talons sans autre forme de cérémonie. Sans se soucier du coupe papier outre mesure, sans même prendre la peine de s'assurer que la conversation soit finie des deux côtés. D'un pas nonchalant, il commençait tranquillement à s'éloigner. Qu’elle fasse ce qu’elle voulait de ces informations là, qu’elle en conclu bien ce qu’elle voulait. Peut-être se repasserait-elle cette conversation pour comprendre. Peut-être pas. Et en vrai, il s’en fichait, à présent qu’il pensait avoir perçut bien assez de cette rédactrice-en-chef qui se cachait derrière les autres pour nier sa responsabilité dans l’affaire. Et qui semblait s'en satisfaire pour noyer sa culpabilité, si culpabilité il y avait. Ce dont il doutait encore, mais était ce important ?

C'est quand même un peu moyen de la planter là... non ?

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