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L'Intrigue #3 est ouverte aux inscriptions ! Pour tout savoir, suivez le feufolet ! Silver Lining + Hel 2269777255

Dans nos rangs, nous comptons actuellement 11 Avalantes - 4 Réfugiés - 4 Héritiers et 4 Dissidents ! Silver Lining + Hel 3788950358

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@ Ylva Svensson

Ylva Svensson
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Lun 24 Juil - 9:10

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I don't know if I'm scared of dying but I'm scared of living too fast, too slow. Regret, remorse, hold on, oh no I've got to go. There’s no starting over, no new beginnings, time races on, and you've just gotta keep on keeping on  + First Aid Kit




Elle tournait en rond. Elle s’y était attendu, puisqu’il s’était passé exactement la même chose sur l’île d’accueil des réfugiés. La pleine lune qui approchait n’aidait en rien, lui donnant envie de parcourir les steppes gelées de la Scandinavie avec sa meute. Et elle était coincée ici, sur cette île, et dans cette petite maison plus particulièrement. Oh, elle n’en voulait pas à Helmi, loin de là. Cela faisait partie des endroits les plus luxueux dans lesquels elle avait eu la chance de rester au cours de sa vie, d’autant qu’Helmi était là à ses côtés, mais ça ne lui empêchait pas de se sentir comme un loup en cage. Le couvre-feu déclaré par les autorités de l’île n’aidait pas, lui arrachant toute possibilité d’errer comme elle l’aurait souhaité la nuit, sans avoir à affronter les regards et la méfiance qui lui était accordée à chaque fois qu’elle mettait un pied hors du havre de paix d’Helmi. Au final, elle évitait entièrement de sortir. Les regards lui pesaient assez pour qu’elle envisageât d’arracher un œil ou deux – et il lui avait été bien fait comprendre qu’un seul geste agressif aurait des conséquences. Ylva n’était pas intimidée, mais le sourire de la Spymaster lui avait fait entendre que ces conséquences seraient payées par Helmi. Et elle avait failli son amie une fois, mais pas deux.

Alors elle jouait au petit chien domestiqué, montrant les crocs sans jamais mordre, lorsqu’on la dévisageait dans la rue, lorsqu’on la pointait du doigt et, pour les plus courageux d’entre eux, lorsqu’on l’insultait et qu’on crachait à ses pieds. Elle prenait sur elle, et elle ne s’en formalisait pas. Tout cela ne faisait que nourrir la bête à l’intérieur, qui dévorait et dévorait, et saurait se venger le moment venu. Ylva était patiente. Les chasses pouvaient durer des jours, des semaines même, et elle finissait toujours par saisir sa proie par la gorge à la fin. Mais habituellement elle avait le grand air pour se défouler, et ici, rien. L’air de l’océan lui était toujours étranger, elle n’arrivait pas à s’habituer à la chaleur, et elle n’avait pas encore osé dire à Helmi qu’elle mangeait surtout de la viande, et la plus crue possible. La lune approchant, la louve se faisait plus présente, et elle se trouvait parfois à saliver à l’idée de planter ses crocs dans un morceau de venaison, ou à défaut, une côte de bœuf à peine cuite.

Le seul moyen qu’elle avait trouvé pour faire passer sa frustration était de frapper le sac de boxe de fortune qu’elle avait bricolé dans la petite cour attenante à la maison. Elle pouvait y passer plusieurs heures par jour, se défoulant sur le sac de sable en imaginant la tête des kidnappeurs d’Helmi, toujours, et parfois celle du démon blond. De façon plus rare, mais qui augmentait en fréquence, il y avait le visage de Lawrence. Le garçon était là pour son amie, et elle en était reconnaissante, cependant elle sentait qu’il s’était passé quelque chose entre les deux, et sans qu’elle ne pût se l’expliquer, l’idée qu’il eût touché Helmi la mettait dans une colère noire. La louve était bien convaincue qu’Helmi lui appartenait, et savoir que Lawrence la convoitait lui donnait envie de lui arracher la gorge. Ces sentiments, plus que tous les autres, elle les enterrait au plus profond d’elle-même. Hel ne lui appartenait pas, et elle pouvait bien faire ce qu’elle souhaitait, même si c’était un idiot comme Lawrence. Ylva se confortait malgré tout dans l’idée de pouvoir lui faire manger le sol si jamais il blessait un jour son amie. Et si ce matin-là, elle frappait le sac avec l’image de Lawrence bien imprimée dessus, et bien c’était son problème.

Concentrée sur son souffle, elle n’entendit pas tout de suite Helmi derrière elle. Ce fut son odeur qui finit par lui parvenir au nez, et elle cessa sa session après un dernier coup de poing dans le sac. Attrapant la bouteille qui était posée sur un tabouret juste à côté, elle but une longue gorgée avant de s’asperger un peu le visage, pour chasser la transpiration qui lui couvrait la peau. Elle capta alors le regard un peu figé d’Helmi, et la louve jubilait intérieurement, persuadée que l’héritière la regardait avec intérêt. Elle chassa la pensée immédiatement, même si elle ne put s’empêcher de tendre ses abdominaux et vérifier si les yeux de son amie y glissaient ou non. Elle ne savait pas vraiment comment réagir au fait qu’Helmi fixa effectivement l’étendue de son abdomen, et elle reprit une nouvelle gorgée d’eau. « Tu avais besoin de quelque chose ? » Demanda-t-elle curieusement, se retenant de prendre une profonde inspiration et d’humer l’héritière.
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He said: "I am the devil, boy, come with me and we'll make many storms." He offered me the universe, but inside my heart there's a picture of a girl. Some call love a curse, some call love a thief, but she's my home. And she's as much apart for this broken heart, but see broken bones always seem to mend — Angus and Julia Stone | (c)flotsam.


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Mar 25 Juil - 20:34
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ft. Ylva


« Merci Madame Vera ! »

Helmi quitte le porche de la vieille qui abrite Lawrence avec un gigantesque et charmant sourire. La petite dame perchée sur son rocking-chair lui adresse un geste amical de la main auquel elle répond avec enthousiasme. Dans ses sacs, encore de quoi manger pour un moment.
Chaque fois qu’Helmi venait rendre visite à Lawrence sur la propriété de l’ancienne pour qui il s’était visiblement entiché, l’héritière était reçue avec des embrassades et des attentions à la volée. Elle voyait que le temps que lui prenait la vieille Vera embarrassait grandement Lawrence qui ne la voulait que pour lui seul sur les moments où elle lui accordait de l’attention. Elle en avait assez de l’entendre râler sur ses absences et avait décidé de faire des efforts. Lawrence ne comprenait pas bien les choses, crevait de jalousie à chaque fois qu’elle ne faisait que mentionner le nom de son amie et colocataire. Il ne disait rien franchement et lui aboyait seulement dessus pour le moindre truc déplacé, plutôt que d’admettre qu’il enviait la place qu’Ylva avait immédiatement repris dans sa vie. Helmi ne s’excusait pas — pardieu, pourquoi le ferait-elle. La suédoise lui était chère, inscrite dans sa peau à un âge trop jeune pour jamais s’en défaire. Heureusement, le bienheureux était facilement impressionné et réduit au silence par un tour de hanche ou une attention tendre. Helmi déplorait, cependant, qu’il ne soit pas capable d’apprécier le rôle important qu’il jouait dans sa vie. C’était ce qu’elle était venue lui dire au départ, à la sortie des archives ; mais sa mauvaise humeur l’avait découragée et elle venait de le quitter sur un énième désaccord malgré les tentatives de rapprochement.

Plantée devant chez elle, désormais, après avoir ouvert un portail, Helmi s’efforce de faire abstraction de la mine abattue et du regard affamé de Lawrence.

« Ylva ? »

Ses premiers pas dans sa petite maison partagée se font accompagnés d’un appel, alors que l’intérieur est bien silencieux. Les sacs sont jetés dans l’entrée, son regard flotte sur les pièces aux portes ouvertes mais n’attrapent pas la silhouette désirée. Ylva restait principalement ici et Helmi se demandait souvent si ce cadre lui était suffisant. Elle priait pour que ce soit le cas, car elle refusait que la réfugiée s’en aille. Chaque moment passé à ses côtés lui était délicieux, même s’ils étaient silencieux et tranquilles. Helmi regrettait que ses deux amis ne soient pas capables de s’entendre. C’était, après sa longue liste de revendications, ce qui la blessait le plus. Et elle n’avait toujours pas réussi à trouver un moyen de les rapprocher.

Bientôt, ses pas l’amènent à l’extérieur, dans la petite cour qui borde l’habitation. Silencieuse et discrète, Helmi se faufile dans le dos de son amie en pleine session de frappe. Voilà bien un spectacle qui lui plait, alors qu’Ylva semble se venger sur l’objet destiné à recevoir ses poings. Elle-même plutôt sportive admire cependant la musculature et la forme de sa protectrice, qui, elle se l’imaginait, était en grande partie la résultante de sa vie triste et complexe. L’héritière se fait la réflexion qu’elle pourrait tout à fait lui obtenir un sac de meilleure qualité.

Un dernier coup de poing est envoyé dans l’adversaire fictif et enfin Ylva s’arrête et puis se couvre d’eau d’une manière qui n’était pas censée lui provoquer quoi que ce soit. L’archiviste observe la silhouette avec intérêt, sans réellement se soucier de l’évidente pesanteur de son regard tant que son amie ne lui accorde pas son attention. L’envie qui la tenaillait ne lui paraît pas tout à fait décente et pourtant, Helmi veut glisser ses doigts sur la musculature saillante comme elle l’avait fait des semaines plus tôt.

Une question lui est posée et Helmi enregistre à peine son contenu et puis semble enfin revenir à la réalité après une seconde de décalage. Ses yeux retrouvent les ancres brunes de son amie et elle comprend en retard le sens de sa question.

« Oh, non. Je viens juste de rentrer et je te cherchais dans la maison. » En parlant, Helmi s’agite et parle avec ses mains, comme à son habitude, pointe tour à tour son amie et l’intérieur de la maison. « Je t’interromps peut-être. » Un sourire étire ses lèvres alors qu’elle fait enfin plusieurs pas en direction d’Ylva, faisant attention de ne pas se risquer à baisser davantage les yeux sur ce qui lui semble défendu. « Puis-je t’être utile ? Veux-tu que je te prépare quelque chose ? » Son sourire est désormais radieux, loin d’elle est la pensée du nuage noir de Lawrence.

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@ Ylva Svensson

Ylva Svensson
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Jeu 27 Juil - 14:55

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La distraction de son amie était particulièrement flatteuse, même si elle n’était pas encore prête à accepter ce qu’elle pouvait bien vouloir dire. Elle-même se trouvait fréquemment confuse, lorsqu’elle prêtait à Helmi un intérêt qui n’était pas platonique. A certains instants, la jeune femme semblait réveiller quelque chose de tout à fait primal en elle, qui inquiétait un peu la partie rationnelle de son esprit. Ylva savait pertinemment ce qu’il se passait lorsque l’animal prenait le dessus. Ca n’était pas quelque chose auquel elle avait réfléchi de façon récurrente, mais elle pouvait néanmoins observer un cycle habituel : il lui était plus simple de s’abandonner aux pulsions primales que de réfléchir trop longtemps à ce qu’elle faisait. La violence était attendue d’elle, c’était ce pourquoi l’Ordre l’avait gardée en vie, et s’entêter dans ce qu’on lui disait, s’imaginer entitled to it, c’était éminemment plus simple que de questionner la bienséance et la nécessité de ses actions. Elle était d’autant plus certaine du bien pensé de cette méthode qu’elle lui avait permis de retrouver Helmi, ce qui était le seul espoir auquel elle s’était raccroché pendant toutes ces années. Et elle méritait mieux que d’être réduite au feu bestial qui brûlait parfois dans le coeur d’Ylva. Alors elle chassa les pensées et se reconcentra sur son amie, dont les maniérismes lui arrachèrent un sourire. Constater les petits détails qui n’avaient pas changé lui réchauffait toujours les os.

Elle s’approchait et Ylva commença à défaire les bandelettes qui protégeaient plus ou moins ses mains. Ses phalanges étaient légèrement gonflées, pas encore ensanglantées, mais probablement qu’après quelques minutes de plus sur le sac, les coups auraient fini par faire céder la peau. A l’observation d’Helmi, elle secoua simplement la tête. « Non, il vaut mieux que je fasse une pause. » Lui dit-elle rapidement, bien heureuse de se faire distraire par le sourire de l’héritière et de ne plus penser au regard colérique de Lawrence. Le sourire d’Helmi s’agrandit et elle sentit une certaine légèreté s’emparer d’elle. Les attentions radieuses de son amie étaient presque suffisantes pour lui faire oublier qu’elle tournait en rond, et que c’était en train de la rendre dingue. Presque. A vrai dire, l’interrogation d’Helmi venait à point nommé. « Un moyen de s’échapper, pour une journée ? » Demanda-t-elle avec un certain humour, même si ses mots avaient un fond de vérité. Elle passa une main dans ses cheveux, écartant les mèches humides de son front. « Je te suis infiniment reconnaissante, bien sûr. » Lui dit-elle dans un murmure, s’approchant pour venir s’emparer de ses mains et elle pressa un baiser sur chaque paume, avec révérence. « Mais j’ai l’impression que je vais devenir folle. » Elle releva les yeux vers Helmi, le regard sombre, et ses lèvres glissèrent dans un rictus un peu sauvage. « Je n’ai pas l’habitude d’être coincée sur une île. » Continua-t-elle un peu inutilement, mais avec l’espoir qu’Helmi eût une solution, même temporaire. « Est-ce qu’il y a un endroit où l’on peut aller ? Prétendre que nous ne sommes pas ici ? » Demanda-t-elle finalement, les mains de son amie toujours fermement tenues entre les siennes.
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Hel C. Svensson
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Lun 31 Juil - 11:34
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ft. Ylva


Ylva parlait mais sa gestuelle plus que ses mots était une distraction efficace pour l’impatiente héritière. Les yeux posés sur les phalanges, elle reconnaissait les stigmates résultants d’un acharnement sur le sac de boxe et elle eut l’envie immédiate de panser à nouveau les plaies de sa protégée. Hel écoutait son amie distraitement, acquiesçant et puis fronçant les sourcils alors que celle-ci lui communiquait son évidente envie d’évasion. Rien qu’elle n’avait pas déjà deviné et qu’elle craignait. Du haut de ses quelques centimètres de plus, Helmi souriait et acquiesçait à nouveau comme pour faire connaitre ce qu’elle comprenait terriblement. L’héritière avait passé sa vie enfermée sur l’île à chercher comment sortir d’abord, et ensuite à parcourir les paysages pour se retrouver seule et se donner l’impression d’avoir la main sur sa propre vie. Elle avait apprécié explorer les recoins, grimper ce qu’il y avait à grimper, sauter les falaises en recherche de sensations quand ça n’était plus la mort qui faisait la course dans ses veines et qui réclamait une chute. Elle avait cherché la plus proche ressemblance aux paysages de son enfance, cherché le froid quand elle brûlait de colère.

Helmi sourit davantage, les mains pressées contre les lèvres d’Ylva, étouffant le désir de déposer ses mains plus franchement sur la silhouette de son amie. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu coupable. Son bonheur résidait dans la présence de son amie à ses côtés mais la privait de sa liberté. Il n’y avait pas plus égoïste et si Helmi se fichait concrètement que ses désirs soient premiers, la donne était changée concernant la réfugiée qui avait grâce à ses yeux. Elle réfléchissait déjà et se proposait plusieurs idées. Parmi toutes celles-ci, aucune ne lui indiquait de récupérer ses mains et ses doigts pressèrent davantage les phalanges alliées.

« Tu as de la chance, tu résides chez la meilleure guide de l’île. » Le sourire radieux sembla s’étendre encore alors qu’Helmi parlait avec manière, se mettait théâtralement en situation. « J’ai fait le tour de l’île un nombre incalculable de fois dans l’espoir de pouvoir en réchapper. Nous pourrions l’explorer à nouveau ensemble. » Elle espérait que ce projet serait suffisant à éteindre un tant soit peu l’agitation d’Ylva mais elle savait par expérience que le besoin de sortir d’Avalon était quelque chose de permanent. Helmi n’avait jamais réussi à atteindre sa haine et sa soif de liberté, de retrouver l’extérieur qui lui était devenu étranger avec le temps. Elle ne doutait pas qu’Ylva aurait du mal à se sentir chez elle quand elle avait passé sa vie à l’extérieur et était ici de force. Leurs situations n’étaient pas comparables et Helmi ne voulait prétendre connaitre ce qu’avait vécu Ylva. Mais elle pouvait comprendre le besoin d’évasion. « Bien ! » Une de ses mains quitta celles d’Ylva et elle se servit de l’autre pour l’attirer et avancer avec elle en direction d’abord de la maison, décidée à prendre de quoi manger avant de partir. Il ne lui fallut que peu de temps avant de réunir ce qui lui plaisait, puis elle sortit accompagnée de son amie en direction de la maison voisine.

« Que dirais-tu d’une petite balade à cheval ? » L’héritière parlait avec un ton perpétuellement malicieux. Accolée à Ylva, elle la guidait vers un enclot accolé à la demeure de son voisin. « Le vieil Oswald ici m’adore et me laisse son cheval à disposition. Nous pourrions aller vers un de mes coins préférés. » Tout en parlant, en réalité, Helmi ne lui laissait pas tellement le choix, déjà attelée à s’occuper du cheval pour mettre à bien son projet. Elle avait dans l’idée de l’amener aux Falaises. Elle se réservait les montagnes enneigées pour plus tard, là où Ylva pourrait retrouver le froid suédois. Mais les paysages blancs méritaient d’être le sujet d’une surprise. Helmi s’occupait de l’animal de gestes habitués, s’octroyant par ailleurs le lead de leur excursion. « J’espère que tu n’as pas peur de la vitesse. » L’héritière s’amusait, sortant enfin l’animal de ses limites territoriales, savait par ailleurs qu’Ylva n'avait peur de rien. Mais elle avait décidé d’être pénible. Charmante, mais pénible, comme elle savait le faire et il lui était plaisant de provoquer son amie.

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Ylva Svensson
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Mar 1 Aoû - 16:39

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Helmi ne manquait jamais de la faire sourire. Elle essaya de ne pas penser à la réalité cachée derrière son affirmation théâtrale. Si l’héritière connaissait aussi bien l’île, la connaissant, c’était parce qu’elle devait elle-aussi s’y sentir enfermée. Ylva se demandait comment les autres habitants de cet endroit appréciaient rester ici, sans jamais se sentir devenir fou. L’insularité était cauchemardesque pour la louve, qui d’ailleurs n’avait jamais apprécié passer beaucoup de temps dans les îles suédoises. Elle préférait le continent, les forêts et les montagnes, bien loin de la mer et de sa traîtrise. Elle n’approchait généralement les vagues que lorsque celles-ci étaient gelées, au coeur de l’hiver, et qu’elle n’avait eu d’autre choix que de courir sur la glace avec sa meute de loups. Les ressources se faisaient rares, en hiver, et lorsqu’il s’agissait de manger, il n’était pas possible de faire son difficile. Alors, malgré son absence totale de confiance, elle mettait les pattes sur la glace et elle parcourait les kilomètres qui séparaient les îles. Ici, il lui avait semblé qu’il y avait plusieurs îles accessibles, bien qu’elle n’eût pas eu l’occasion de s’aventurer beaucoup plus loin que la maisonnette de son amie. Elle avait l’impression de prendre de la tension à chaque fois qu’elle osait s’aventurer un peu à l’extérieur, et si elle voulait garder Helmi en sécurité, elle ne pouvait pas se permettre de perdre le contrôle.

Et bien vite, Helmi lui confirma ce qu’elle pensait : sa connaissance étendue de l’île était due à son désir de s’en échapper. D’un point de vue purement stratégique, cela lui confirmait bien qu’aucune possibilité de fuir n’existait, sauf pour ceux déjà autorisés à sortir. Hypothétiquement, puisque l’Ordre cherchait Avalon en vain depuis des années, cela voulait également dire qu’aucune possibilité de rentrer n’existait, sauf pour ceux qui étaient autorisés à rentrer. Il était malheureux qu’elle ne pût pas partager cette information avec ses anciens camarades. Helmi la ramena sur terre, et elle pressa un dernier baiser contre sa main avant que son amie ne la récupérât. Elle se laissa emporter vers l’intérieur de la maison, un sourire persistant aux lèvres. « Tu sais que je suis prête à te suivre jusqu’au bout du monde. » Laissa-t-elle finalement échapper, alors qu’Helmi rassemblait des victuailles. Elle ne s’embarrassa pas d’un t-shirt, ayant toujours beaucoup trop chaud sur cette île, et se contenta de prendre le sac des mains d’Helmi lorsqu’elles se dirigèrent vers l’extérieur.

Sa proposition lui fit hausser un sourcil. Elle avait remarqué que les avalantes semblaient se déplacer à cheval fréquemment, bien plus que dans le monde extérieur, et elle était surprise de savoir qu’Helmi aussi. Les Svensson n’avaient jamais eu assez d’argent pour avoir un cheval, et elle n’avait appris que très tardivement, avec l’Ordre. Elle en connaissait assez pour ne pas se faire jeter par terre mais elle était loin d’une cavalière aguerrie. Le fait que les chevaux furent un peu hésitants à côté d’elle, à cause de son sang de loup, n’aidait en rien à l’exercice. Pour autant, elle n’aurait dit non pour rien au monde. « Ah ! Toujours à charmer tes voisins, je te reconnais bien là. » Après tout, les Svensson avaient été les premiers d’entre eux. Elle observait alors que l’héritière commençait à préparer le cheval, curieuse. « Mais c’est avec plaisir. » Affirma-t-elle enfin, assez convaincue qu’elle pourrait rester accrocher au dos du cheval en serrant les cuisses, ce qui était bien la seule chose qu’elle savait faire sans trop de difficultés. La pique d’Helmi la fit snort, et elle secoua légèrement la tête. « Je t’avoue que je n’ai jamais trop monté, mais je m’accrocherais à toi. » Lui répondit-elle avec un clin d’oeil, avant de reculer lorsqu’elle sortit l’animal de l’enclos.

Comme elle l’avait deviné, le cheval piétina un peu en arrivant à sa hauteur, les naseaux grands ouverts, les oreilles agitées, et les yeux vaguement paniqués. Elle laissa échapper un son, approchant sa main doucement pour qu’il pût la sentir, usant de son Chaos dans l’autre pour faire apparaître une carotte, qu’elle lui nourrit rapidement. Sans surprise, la nourriture avait souvent raison des plus récalcitrants. Le cheval se fit moins squittish, moins agité, et elle releva les yeux vers Helmi. « Je préfère sans selle, si ça ne te dérange pas. C’est plus confortable, à deux. » Pas que ça lui fût arrivé souvent, mais se tenir derrière une selle lorsque l’on n’était pas aguerri lui avait paru plus difficile que sans la selle. Elle tint le cheval par les rênes le temps qu’Helmi pût se hisser sur son dos, puis elle lui tendit pour qu’elle prît le contrôle de l’animal. Une fois la bête bien en main, Ylva se hissa à son tour sur l’animal, s’agrippant instantanément à son amie alors que le cheval faisait un pas de côté un peu trop pressé. Laissant échapper un rire à sa réaction un peu exagérée, elle desserra légèrement ses bras, mais ne relâcha pas sa prise. Pressée contre le corps d’Helmi, elle posa son menton sur l’épaule de l’héritière, et ajusta légèrement sa position pour pouvoir serrer les flancs de l’animal correctement, au cas où il lui prît des idées. « Allons-y. » Souffla-t-elle contre la joue d’Helmi, faisait mine d’ignorer le frisson qui parcourut l’échine de son amie.
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Dim 3 Sep - 19:39
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ft. Ylva

À la demande, Helmi laissa échapper un souffle amusé. Il y avait peu de chances que l’héritière prit le temps d’installer une selle, même si le confort de l’attirail était évidemment indéniable. Mais Helmi n’aimait pas ces manières et préférait monter à cru, être au plus proche de l’animal et surtout avoir le loisir de s’échapper sans avoir à dépendre d’instruments extérieurs. Alba, qui lui avait appris à monter, lui reprocherait peut-être son manque de manières, de façon tout à fait hypocrite ; car Helmi savait bien que les règles étaient facilement contournées avec la De Montenuevo comme une habitude faite pour renforcer l’influence charismatique qu’elle posait sur le monde. Penser à son mentor ne lui était plus aussi source de bonheur qu’avant. Hel n’arrivait pas à se défaire de sa rancune et était régulièrement plus amère, plus piquante, moins tolérante envers elle.

Mais, ce n’était pas elle qui méritait son attention volatile pour l’instant, se dit-elle enfin hissée sur l’animal, reprenant les rênes pour laisser le champ libre à son amie. Celle-ci s’agrippa automatiquement à sa taille alors que l’animal bougeait et Helmi s’amusa de concert avec Ylva. Il lui paraissait intéressant d’être peut-être meilleure à quelque chose qu’elle. La suédoise lui semblait être parfaite en tout point, plus qualifiée à tous les niveaux.

Helmi était sportive, mais n’avait pas la forme de son amie. Elle était maligne, futée mais elle décelait chez la suédoise un esprit peut-être aussi calculateur que le sien. Elle avait soif de se battre mais n’avait pas connu la rage d’une vraie bataille. Même dans la souffrance, Ylva était meilleure. Non seulement, celle-ci avait persévéré malgré les horreurs qu’Hel avait semé sans le vouloir derrière elle, mais elle en était sortie plus forte ; mieux encore, elle l’avait trouvée. Elle avait réussi par deux-fois là où Helmi avait échoué. L’héritière avait laissé Ylva derrière elle et n’avait voulu que mourir en revenant sur l’île. Elle s’était laissée mangée par le chagrin.

Frissonnant doucement au contact du souffle, souriant toujours malgré les dangereuses ténèbres qui tapissaient son esprit et avaient facilement la main sur ses humeurs ; Helmi se disait qu’il était bien enfantin d’apprécier une telle comparaison. Mais elle savait pertinemment qu’elle en jouerait alors ordonnant avec habitude à l’animal de se mettre en route.

Le vent frappait son visage et secouait sa tignasse noire pourtant enfermée dans un chignon maladroit pour éviter de frapper le visage d’Ylva. Helmi avait attendu d’être suffisamment éloignée des maisons hors du centre pour pleinement se laisser aller à la vitesse que pouvait atteindre l’animal. Le cheval était bien élevé et semblait plus en paix avec les deux femmes sur son dos maintenant qu’il galopait en direction des falaises. Helmi ne pouvait nier que la sensation était grisante, c’était après tout ce qu’elle aimait ; sentir pulser dans ses veines le sang à toute vitesse, l’adrénaline provoquant la cavalcade. De ses tentatives d’en finir, elle en était ressortie avec cette connaissance toute particulière de son corps et de ses limites, et avec la capacité à s’en approcher pour son bon plaisir.

Elle sentait, à mesure que le cheval galopait, la tension se resserrer autour de sa taille et dire qu’elle en concevait une autre sorte de plaisir était un euphémisme. Il lui était déjà venu à l’esprit de concocter des situations où Ylva n’aurait d’autres choix que de s’accrocher à elle, mais la pensée lui paraissait déplacée, même pour un être pervers comme elle. Ylva méritait qu’elle s’efforçât à une bonne conduite.
Helmi s’accordait au rythme de la jument et aux difficultés du terrain alors qu’elles s’approchaient enfin de la côte avalante.

L’héritière avait bien assez parcouru l’île pour savoir les endroits où elles seraient seules.
Déjà, le paysage changeait et effaçait un peu les contours urbanisés du centre qui les enfermaient et Helmi se sentait plus en paix. Le contour des rochers se dessinaient devant elles et la mage de feu ralentit pour retrouver une allure tranquille. Plus loin, bien plus loin encore s’établissait la Nécropole de l’île. Mais ça n’était pas dans ce sens qu’Helmi dirigeât l’animal.
Elle regrettât l’accroche en tenaille alors que le rythme était désormais supportable, mais ne dit rien, prenait simplement plaisir aux mains qui restaient malgré tout sur elle. Elle arrêtât un instant la jument pour se repérer et retrouver son spot, une falaise en hauteur, peu visitée et qui n’avait rien à envier aux coins plus connus d’Avalon. Par réflexe, alors qu’elle voulait s’adresser à Ylva plus clairement, l’héritière tourna le visage qui se retrouva proche du sien. Son sourire s’affina et elle ne fit guère cas du peu d’espace entre elle, se contenta de déposer spontanément ses lèvres sur la joue à portée. Elle leva un bras pour pointer du doigt les grands coins d’Avalon.

« Là-bas, la Dent de Blaise. La forêt que tu vois cache un grand stade sportif. En s’approchant de la falaise, tu pourras apercevoir Insulae Leann, là où tu es arrivée. »

L’héritière reprit la marche, tout aussi tranquillement. Maintenant que la vitesse ne comptait plus, elle pouvait concentrer son attention sur la présence de la suédoise qui l’enveloppait. Elle se dit que la lenteur de l’animal pour aller au point à atteindre qui se développait en pente devant leurs yeux et se cachait derrière de nombreux arbres avait cet avantage. Pour le bien de l’animal, elle devait garder cette allure tranquille et profiter de cette balade en bonne compagnie.

« C’est la Falaise aux Chevaliers. Je t’emmène plus précisément dans un endroit peu visité. On peut y oublier presque tout, si on se concentre. » L’héritière dirigeait l’animal entre les arbres qui se faisaient de plus en plus nombreux sans se faire véritablement forêt. « J’y ai passé de nombreux couchers et levers de soleil, c’est un de mes endroits préférés. J’espère que cela saura te changer un peu les idées. » Les deux femmes arrivaient enfin à hauteur d’horizon, désormais découvert. Le morceau de falaise qui l’importait était un peu renfoncé, semblait peut-être un peu plus sauvage que le reste, curieusement protégé par un ensemble d’arbres en cercle. Helmi stoppa la jument à plusieurs mètres du vide, cherchant à éviter une panique. Elle redonna son attention à son amie, souriant doucement. « Ça te plaît ? » Elle avait vu ce paysage des milliers de fois. Le visage d’Ylva lui paraissait toujours nouveau et infiniment plus intéressant.


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Ven 8 Sep - 10:47

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L’animal se mit en mouvement, et par réflexe, elle s’agrippa un peu plus fermement à son amie. Malgré l’envie de crisper tout son corps, elle se força au contraire à le détendre pour mieux accompagner les mouvements du cheval. Il lui paraissait si peu naturel d’être dépendante d’un autre quadripède pour se déplacer alors qu’elle pouvait faire appel à sa seconde forme, et qu’elle n’y manquait généralement pas. Mais un cheval appréciait rarement la présence d’un loup à ses côtés, et Helmi ne pouvant décemment pas chevaucher Ylva à la place … La monture était lancée à pleine vitesse et la suédoise s’était fondue contre le dos d’Helmi, sous l’excuse à peine crédible de pouvoir atteindre les crins de l’animal et d’y accrocher une main moins assurée qu’elle ne l’aurait souhaitée. C’était l’une des rares choses qu’elle avait retenue de l’équitation : en cas de doute, s’agripper à la crinière de l’animal, qui était naturellement mieux accrochée que des rênes. Dire qu’elle profitait de la position rapprochée — très rapprochée — pour humer l’odeur de son amie n’était pas une exagération. Le vent fouettait son visage et apportait avec lui son lot de fragrances diversifiées pour le nez acéré, mais c’était l’odeur d’Helmi qui l’intéressait le plus. Et maintenant qu’il y avait cette douce chaleur de Chaos par-dessus, elle l’avait si bien gravée dans sa mémoire qu’elle était persuadée de pouvoir la retrouver, qu’importait la distance qui pourrait les séparer.

Le cheval ralentissait à mesure que le terrain devenait ardu à naviguer, et Ylva, réluctante, relâcha un peu sa prise sur son amie. Elle relâcha également les crins de l’animal, faisait confiance à sa simple prise avec ses genoux maintenant que l’allure était modérée. Curieusement, elle observa le paysage qui les entourait, et malgré tous les a priori qu’elle avait sur Avalon, elle n’avait pas non plus la mauvaise foi de dire que le lieu était déplaisant. Le savant mélange entre cité et campagne, cette dernière aussi variée qu’il y avait de continents sur Terre, ne manquait cependant pas de l’interpeller. Entre les plages tropicales et les hauts sommets enneigés, le Chaos ambiant et inidentifiable, il était clair que la personne à l’origine de cette création avait un pouvoir exceptionnel. Elle se demanda si les affirmations étaient vraies, si c’était bien Merlin qui en était à l’origine, et elle s’interrogeait surtout sur la possibilité d’une seule personne à avoir autant de pouvoir.

Le cheval s’arrêta et l’extirpa de sa contemplation silencieuse alors que les lèvres d’Helmi se retrouvèrent soudainement pressées contre sa joue. Elle sourit, tournant la tête à son tour pour pouvoir regarder son amie dans les yeux quelques instants, tout aussi peu perturbée par leur proximité. La seule différence avec leur enfance était que ses yeux glissèrent un instant vers les lèvres d’Helmi, avant de se forcer à les relever plus haut. Elle s’empêcha de s’attarder sur son réflexe et se concentra plutôt sur ce que lui montrait l’héritière, suivant sagement du regard le doigt qui pointait vers les lieux d’intérêt d’Avalon. Elle laissa simplement échapper un son de compréhension, se réinstallant contre Helmi alors qu’elle relançait le cheval et profitant de l’allure lente pour venir replacer son menton contre l’épaule de son amie. Elle ne put retenir une profonde inspiration, s’imprégnant à nouveau de la douce fragrance de son amie, et elle dut lutter pour garder le grognement au plus profond de sa poitrine. Helmi ne savait pas pour son alter égo lupin, et pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas, Ylva n’était pas prête à le lui dévoiler.

La pente s’accentuait et Ylva se trouvait à s’agripper à nouveau à Helmi, bien qu’elle ne craignît pas vraiment de basculer en arrière. Elle ne s’expliquait pas non plus ce besoin d’être aussi proche de l’héritière, hormis peut-être un espoir vain de rattraper tout le temps qu’elles avaient perdu. Maintenant qu’elle avait son amie entre les bras, elle avait la tentation affreuse de ne plus jamais l’en laisser sortir. Il n’était pas rationnel que d’imaginer Helmi rester à ses côtés à toute heure de la journée et de la nuit, mais une partie d’elle était persuadée qu’il n’y avait que de cette façon qu’elle parviendrait à regarder l’héritière sans avoir peur qu’elle ne disparût devant ses yeux. Elle savait bien qu’elle ne pouvait raisonnablement pas vivre le reste de sa vie avec la peur qu’Helmi lui fût arrachée à nouveau, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle savait d’ores et déjà qu’elle mettrait Avalon à feu et à sang si la moindre menace venait à s’abattre sur l’héritière.

Elle ne s’était aperçue que sa prise s’était resserrée sur Helmi que lorsqu’elle reprit la parole, et elle relâcha la pression avec un sourire penaud que son amie ne pouvait pas voir. Plutôt que de contempler les arbres s’épaissir, elle préféra perdre son regard sur le profil charmant — trop charmant — de l’héritière. Le soleil se reflétait parfaitement sur sa peau, entre les branches, et faisait briller ses yeux d’une lueur absolument envoûtante. Ylva ne se lassait pas de la regarder, et elle dut se forcer à garder sa main bien en place avant qu’elle ne fût tentée par le besoin de tracer les lignes de ce visage délicat. La jument s’arrêta à quelques pas d’une falaise, et Ylva détourna enfin le regard pour observer le paysage qu’Helmi avait souhaité partager avec elle. Elle laissa échapper un souffle, se redressant légèrement alors qu’elle pouvait voir l’horizon, et la mer, qui ne semblait pas avoir de fin. Un frisson désagréable lui parcourut l’échine. « Mmh, c’est calme. » Lui dit-elle, et le détail était non négligeable. Pas de vie autour, hormis les oiseaux qui perchaient sur la falaise, et seulement le son du vent qui agitait les branches. Pas d’avalantes, seule l’odeur de la nature, et celle d’Helmi, terriblement enivrante. Elle pressa un baiser contre la joue de son amie. « Merci. » Murmura-t-elle contre sa peau, avant de finalement mettre un peu plus de distance entre elles.

Délicatement, pour ne pas effrayer la bête, elle descendit du dos de la jument, et fit les derniers pas qui la séparaient du bord de la falaise. Elle ne regarda pas le sol, mais ne put retenir un sourire alors qu’un oiseau passa très près de sa silhouette. Elle se retourna vers Helmi, la fixant avec le même sourire avant de revenir vers elle. Elle tendit les bras, l’invitation claire pour l’aider à descendre du cheval, même si elle savait très bien que son amie n’en avait pas besoin. Helmi passa la jambe par-dessus l’encolure de la jument et lorsqu’elle commença à se laisser glisser, Ylva lui attrapa les hanches pour l’accompagner jusqu’au sol. Si la jument se déplaça à ce moment-là, le pas de côté forçant les deux femmes l’une contre l’autre, et bien ce n’était qu’une heureuse coïncidence. Ylva laissa échapper un rire. Plutôt que de faire un pas en arrière, elle garda une prise ferme sur les hanches d’Helmi, et bien involontairement, ses yeux glissèrent jusqu’à ses lèvres à nouveau. La soudaine impulsion d’embrasser Helmi et de la ravager contre son propre cheval la prit toute entière et elle se força à relâcher l’héritière, et à enfin reculer. Elle passa une main distraite dans ses cheveux, détournant finalement le regard vers les oiseaux qui virevoltaient. « On peut rester un moment ? »
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Mar 19 Sep - 19:33
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Il aurait été bien dans ses habitudes de minauder un peu pour la forme alors qu’Ylva la remerciait et pressait ses lèvres sur sa joue. Mais Helmi se contenta de l’observer, ravie, bienheureuse d’avoir pu être, peut-être un tant soit peu utile pour sa compagne. Elle profitait sans se soucier de l’ambiguïté de sa posture, du peu d’espace qui les séparait, se réjouissait du souffle contre sa peau et détesta le décalage de la suédoise sans qu’elle n’en dise rien. La brûlante héritière était de nature tactile pour qui elle le voulait, ses attentions se matérialisaient par une proximité parfois pénible, une intrusion perpétuelle dans l’espace vital — vorace comme elle était, elle voulait tout de celles et ceux qui trouvaient grâce à ses yeux. Alors elle ne questionnait pas particulièrement ce besoin de se trouver dans le champ de celle qui lui avait tant manqué. Après tout, se disait-elle, certainement que son attirance s’effriterait avec le temps et qu’elle redeviendrait convenable, comme on le lui avait appris. Comme si son corps n’était pas une arme comme une autre, comme si elle jouait de ses charmes avec innocence et non sans savoir exactement ce qu’une courbure de hanche ou l’apparition de la ligne de la nuque pouvait déclencher. Oh, Alba était maîtresse dans l’art et l’avait bien entraînée. L’héritière se rappelait les de la Juge. Tout était dans la tête. Le corps et l’esprit en accord.

Elle souffla doucement pour elle-même alors qu’Ylva descendait de la jument, agacée par son propre fil de pensée qui semblait vouloir systématiquement retourner vers Alba. Il lui était pénible de penser à sa mère de substitution de manière répétitive, pas lorsqu’elle voulait son esprit volatile entièrement concentré sur le moment et sur sa protectrice, sans concessions. Ses sourcils s’étaient froncés par réflexe et puis, les bras tendus la sortirent de sa contemplation absente des crins du cheval. Son visage se défroissa automatiquement et elle décida de plaire à la réfugiée en se laissant tranquillement attraper pour descendre. Ses hanches furent réceptionnées et elle toucha bientôt le sol.

Bousculée par le cheval, ces mêmes hanches percutèrent doucement le corps chaud d’Ylva et malgré elle, un large sourire s’imprima sur ses lèvres. Helmi ne lutta pas pour retrouver sa liberté et se délecta simplement de la proximité et de l’étrange frisson qui lui parcourut l’échine. Il était parfaitement délicieux de se trouver là, les mains d’Ylva fermement ancrées sur elle sans qu’elle n’en conçût quelconque malaise. Ses yeux s’accrochèrent à ceux de la réfugiée qui, eux, glissèrent ailleurs sur son visage.

Elle savait que c’était une construction de son esprit, mais l’héritière eut l’impression de sentir ses pupilles rétrécir au constat, comme s’alignant sur une cible à abattre. Alors qu’Ylva s’éloignait, à son plus grand déplaisir, Helmi gardait ses yeux plantés sur la silhouette parfaitement dessinée, une main toujours entourant les rênes de l’animal. Elle entendit la question sans se sentir d’y répondre, curieuse de ses propres pensées qui lui hurlaient de s’échapper du code de conduite qu’elle voulait s’imposer quelques longues minutes plus tôt.

Helmi n’était pas idiote et savait lire les regards, les gestes. Et si elle ne s’attendait pas à ce qu’Ylva en fut l’émissaire, l’envie était là. Ou peut-être l’héritière lui prêtait des intentions qui n’étaient pas les siennes. Peut-être voyait-elle quelque chose qu’elle espérait voir apparaître mais s’illusionner n’était pas dans sa nature. L’héritière, de nature cynique et cruelle, n’avait pas à cœur de se bercer de mensonges et préférait être celle qui les dispensait pour son bon plaisir. Elle eut l’envie de jeter la prudence par la fenêtre, l’espace d’un instant et de tester sa théorie sur la réfugiée qui, elle le savait, méritait mieux que le traitement qu’elle voulait soudainement lui infliger. Son bel esprit et ses belles idées s’étaient faites la malle à la seconde à la seconde ou Ylva avait fait l’erreur de trop se rapprocher, de se faire tenter par sa bouche rouge.
Oui, c’était une erreur qu’il était correct de rectifier. Que la jument en fut l’instigatrice involontaire ne comptait pas. Certainement, son raisonnement était scientifique. Puisqu’elle n’aimait pas les mensonges, il fallait qu’elle se prouvât qu’il n’y avait rien. Helmi était une praticienne, la théorie l’inquiétait peu. On ne lui en voudrait surement pas de s’assurer de ses pensées en jouant un peu. Elle avait, après tout, bien le droit de se protéger de potentielles mauvaises lectures. Sa perception n’était pas infaillible non plus. Et Ylva était beaucoup moins facile à lire que les autres, que Lawrence, par exemple, qui n’avait plus aucun secret pour l’héritière. Ylva était toute autre. Elle ne lui en voudrait pas. Ne saurait pas, de toutes façons, décrypter son petit jeu.

Bien, elle était convaincue.
Sa main se resserra sur les rênes pour garder l’animal proche et puis elle sourit, enfin, pour répondre à la question posée de longues secondes plus tôt.

« Bien sûr. Pourquoi crois-tu que nous ayons pris de quoi manger ? » Son sourire s’élargit davantage, ravie de se trouver là avec sa protectrice. « Suis-moi. » Helmi ne fit que quelques pas avant d’attacher l’animal sous l’ombre protectrice d’un grand arbre. Elle matérialisa une pomme pour la forme, flatta le flanc de l’animal avec affection et laissa la jument s’installer confortablement contre l’écorce. Tournée en direction d’Ylva, celle-ci lui indiqua le chemin d’un geste de la main mais ne manqua pas de se remettre à marcher la première, la devançant pour la forme. Et la guider, évidemment.

« J’espère que tu n’as pas peur du vide. » Ses yeux glissèrent en coin en direction de son amie et revinrent se planter devant elle, suivant un mince cours d’eau, absent des cartes, s’étirer vers le bord de la falaise. Si elle n’avait pas la même affinité avec l’eau qu’avec le feu, elle trouvait malgré tout ce coin de falaise apaisant : la roche recelait d’un petit fond d’eau à quelques mètres sous la grande ligne. Celui-ci débordait et coulait le long de la vertigineuse descente jusqu’à l’océan qui bordait l’île.
L’héritière s’avança sans peur jusqu’au bord de la falaise, le mince cours d’eau à leur gauche. La vue lui plaisait moins que la sensation de torsion dans son ventre quand elle se tenait là. Elle résistait mieux à l’appel du vide aujourd’hui. Et puis, maintenant qu’Ylva était là, jamais elle n’aurait franchi le seuil. Ses yeux se baissèrent sur le petit renfoncement de la falaise, puis revinrent accrocher les billes sombres de son amie. Elle était bien heureuse de n’être que si peu vêtue. « Je meurs de soif. Veux-tu bien me passer le sac ? »

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Dim 24 Sep - 8:37

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La réponse ne venait pas, et le silence intriguait Ylva malgré elle. Avec un sourire confus, elle tourna son attention vers l’héritière à nouveau. Le regard d’Helmi était fixé sur elle avec une intensité qui la surprit, et elle se redressa par réflexe. Elle ne savait pas ce qu’elle voyait dans ces yeux, ne savait pas si elle avait le droit de le voir. Ylva était partagée sur la quantité phénoménale d’émotions qu’elle ressentait concernant l’héritière. Il y avait de l’affection, bien sûr, tendre et enfantine, il y avait la culpabilité ne pas avoir pu la garder auprès d’elle, ou la retrouver plus tôt, il y avait de l’admiration, de la fierté à voir ce qu’elle était devenue, la magie qu’elle pratiquait sans mal ; et plus insidieux, plus honteux, il y avait un désir de la posséder, de quelque façon que ce fusse. La pensée, terriblement animale, elle ne l’assumait pas encore. Helmi ne pouvait pas être possédée, d’abord parce qu’elle était bien plus belle ainsi, libre et brûlante, et ensuite parce que les humains ne faisait pas cela. Le peu d’humanité qui lui restait était réservé à l’héritière, et ceci, elle n’avait pas honte de le penser. Alors, elle ne chercha pas à la lire la lueur dans le regard d’Helmi, et elle se contenta de lui sourire tranquillement, qu’importait ses mains se souvenaient encore d’avoir eu ses hanches entre ses doigts, et qu’importait l’envie d’y imprimer des marques violacés parce qu’elle l’aurait serrée trop fort.

Lorsqu’Helmi sembla terminer son étude silencieuse, et lui sourit, il lui sembla que son corps tout entier se réchauffa. Elle acquiesça à sa demande sans un mot, prenant sa suite sans hésiter. Ylva avait une confiance aveugle en l’héritière, et le côté complètement paranoïaque grâce auquel elle avait survécu toutes ces années s’en offusquait largement, mais elle le faisait taire vicieusement. Le jour, par ailleurs inimaginable, où Helmi la trahirait, serait certainement le jour où elle mourrait avant Ylva. Bannissant les pensées de son esprit, elle suivit Hel à travers les arbres, profitant de la situation pour détailler sans vergogne le dos de la jeune femme. Elle ignora l’envie d’y passer sa main, comme on caresserait une statue. Si son regard fut capté lorsqu’Helmi se retourna, elle ne s’en formalisa pas. Elle sourit simplement en secouant légèrement la tête. « Il y a peu de choses dont j’ai peur. » Lui répondit-elle distraitement, appréciant la vue mais regrettant néanmoins de ne pas pouvoir marcher aux côtés de son amie due à l’étroitesse du chemin.

Rapidement, elles se trouvèrent finalement sur la falaise, et Ylva fut forcée de détacher son regard de l’héritière. Le paysage était charmant, elle pouvait l’avouer sans mauvaise foi, mais pas aussi charmant qu’Helmi. Son regard s’était à nouveau placé sur l’héritière plutôt que sur l’horizon, et elle s’en aperçut à peine. Elle eut une envie fulgurante de toucher sa peau brûlante. La question de son amie sembla la ramener à elle et elle hocha la tête avec un bruit, s’écartant de la falaise pour aller chercher le sac abandonné contre un arbre un peu plus loin. Elle le ramena rapidement, le tendant à Helmi. Elle se reconcentra sur le paysage quelques instants après, s’efforçant, à l’inverse de l’héritière, de ne pas regarder vers le bas. Elle avait beau ne pas avoir le vertige, elle savait que l’appel du vide pouvait toucher n’importe qui. Elle se concentra plutôt sur le filet d’eau qui s’échappait de la falaise, sur la brise marine qui lui fouettait doucement le visage. Elle laissa échapper un souffle. « Merci, de m’avoir amenée ici. » Elle tourna les yeux vers Helmi. « Ca n’est pas la Suède, mais ça fera l’affaire pour le moment. » Ajouta-t-elle avec un petit sourire. « Excuse-moi une seconde, tout cela m’a donné un peu chaud. » Elle s’écarta de la falaise, marchant les quelques pas qui la séparaient de là où une petite vasque d’eau s’était formée, avant de s’écouler tranquillement. Elle s’agenouilla à côté, plongeant à ses côtés pour venir s’asperger le visage plusieurs fois, mouillant même ses cheveux, sans regard pour le fait qu’elle fût en train de mouiller également ses vêtements. Lorsqu’elle se sentit un peu mieux, elle se redressa, sans se relever de sa position agenouillée. « Est-ce que c’est le bon moment pour te dire que je suis affamée ? » Lui demanda-t-elle finalement avec un sourire parfaitement lupin, plissant un peu les yeux pour pouvoir l’observer malgré le soleil qui menaçait de l’aveugler.
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