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Mer 28 Déc - 20:00
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Helmi n’aimait pas qu’on lui donnât des ordres. Elle avait délaissé son rôle au sein du groupuscule dissident à l’arrivée d’Ylva et les membres de sa petite coalition s’étaient mis à douter de son engagement. Plus rien n’avait eu d’intérêt depuis l’arrivée de son ancienne amie, enfermée comme une sauvage sur l’île des réfugiés. Ça l’enrageait. Elle y avait passé tout son temps, s’était endormie sur la plage de nombreuses fois pour profiter de sa présence, l’avait attendue des heures, observée plus encore. Lorsqu’on l’avait convoquée une première fois pour se rendre à une énième réunion, Hel avait préféré ignorer qu’on l’attendait. La rébellion pouvait attendre une semaine, puis deux, qu’elle retrouvât sa protectrice. Elle avait espéré la rejoindre pendant vingt ans et l’île était close depuis sa création, alors, ils n’avaient pas besoin de la presser.

La deuxième fois, Lawrence lui-même s’était pointé, le regard noir et la jalousie au bord des lèvres. Hel savait qu’il la convoitait depuis un moment et se jouait de ses sentiments sans vergogne dans le but de ne pas le perdre, lui et l’amitié qu’elle lui vouait malgré tout, et encore moins son envie vengeresse qui générait du mouvement au sein de leur groupe dissident. Elle n’avait donc pu lui refuser de les retrouver.
Le message avait été clair, il fallait trouver des bras à armer. Les tracts et le coup de communication avait suffi à les contenter un temps, mais celui-ci était passé et le groupe se voulait à nouveau frapper en plein cœur pour rappeler que leurs revendications étaient réelles et qu’ils étaient bien vivants.

Hel avait toujours le don de les calmer, elle qui voulait voir l’île bruler se faisait douce comme un serpent prêt à frapper, consciente que leur groupe n’était pas suffisant pour s’attaquer au règne en place. Il fallait s’unir et s’agiter d’une seule voix. Elle n’en avait que faire du sorcier noir qui ravageait le monde sorcier à l’extérieur, mais voulait sortir de cette île et les dissidents étaient l’opportunité rêvée pour qu’elle s’en aille aux côtés de son amie. Alors, depuis quelques temps, Helmi observait une nouvelle proie potentielle à ramener dans leurs rangs trop minces.

Elle ne l’avait pas choisie, on la lui avait présentée sur un plateau d’argent : l’ébéniste qui trainait dans les pattes du leader d’un autre groupe dissident qu’Helmi méprisait en silence. Lui et ses grands airs. L’idée de lui voler une recrue était alléchante.

L’héritière avait suivi tranquillement Andrea de Beaumenoir qui semblait ne pas se douter un seul instant de la cible implantée dans son dos. Celle-ci faisait sa vie, une succession d’instants les plus ennuyeux les uns que les autres, sculptait le bois, s’occupait d’un animal déficient et passait un temps effarant dans les jupes de sa cousine. Contrairement à ce qu’il semblait se dire d’elle, la De Beaumenoir n’était pas un mystère. Helmi avait été affligée de constater que celle-ci était une amie chère d’Iris Crawley et se dit que l’ennui devait toujours trouver compagnie. La seule chose qu’elle avait trouvé intéressant et digne d’un regard prolongé était sa relation étrange avec la protégée de l’affreuse veuve Darcy. Il était clair que quelque chose de louche se déroulait dans les couches des cousines.

Il n’avait pas fallu longtemps à l’héritière pour faire le tour des informations et elle en avait eu assez de rester passive alors, ce matin, puisqu’il le fallait et qu’elle ne pouvait être aux côtés d’Ylva pour le moment ; elle s’était pointée à la boutique de l’ébéniste.

Helmi avait pris soin d’arborer un visage triste. Ses yeux étaient creusés des cernes dues à ses nombreuses insomnies. Non-fardée, calée sous une couche de vêtements simples et foncés, un peu débraillés, elle avait timidement passé la porte de l’enseigne. Elle s’était dit qu’elle trouverait bien une histoire à lui raconter, un mensonge bien enrobé pour essayer de l’approcher, pour qu’elle la prenne en pitié. On disait d’Andrea qu’elle n’était pas maligne mais Hel était bien trop intelligente pour se fier aux rumeurs et ne voulait pas partir sur des aprioris infondés.

Elle avait fait un tour dans le magasin, comme flottant entre les sculptures, incapable de choisir ce qui lui ferait prétendument plaisir. L’héritière avait accordé un geste timide à la propriétaire, passait l’identité d’une endeuillée avec une facilité déconcertante. Lorsqu’enfin elle s’approcha du comptoir, elle mit un temps à s’exprimer.

« Bonjour… C’est bien vous l’autrice de tous ces belles sculptures ? » Elle secoua la tête, l’air de se réprimander. « Que dis-je… bien sûr. C’est votre boutique. Excusez-moi. » La suédoise lui accorda un mince sourire, les mains aux ongles laqués posés sur le bois. « Feriez-vous des… stèles, ou autres sculptures funéraires ? »

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Mer 1 Mar - 16:38
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Chantonnant à tue-tête, Andrea ponçait la dernière pièce qu’elle aurait à assembler avec la table basse qu’un ami lui avait commandée. L’essence du bois qu’ils avaient choisi lui plaisait particulièrement, et l’ébéniste adorait caresser ses œuvres, laisser ses doigts glisser le long des lignes qu’elle y avait dessiné. Elle préférait de loin l’état brut des pièces polies, plutôt que le brillant d’un vernis qu’elle regrettait souvent de devoir étaler sur le bois. Elle ne comprenait pas vraiment que l’on puisse dire aimer le bois, tout en essayant de le noyer et de l’étouffer sous des couches brillantes et presque insultantes d’une substance qu’elle faisait certes elle-même, mais qu’elle trouvait parfaitement artificielle et inutile. Si l’on voulait protéger le bois, il était plus facile de le faire avec la magie, non ?

Elle était concentrée – en apparence en tout cas – et suivait de la main les courbes de sa pièce, passant parfois ses doigts nus dessus, juste pour vérifier qu’aucun accroc, aucune écharde ne vienne casser la perfection de ce pied de table. Des courbes agréables et mesurées viendraient soutenir un plateau noble mais très classique. Caressant distraitement ce pied, son esprit avait dérivé sans mal vers sa cousine. S’il y avait une chose qu’Andrea aimait caresser tout autant, voire plus que le bois, c’était bien Fay. Elle aussi avait des courbes agréables et indéniablement irrésistibles, et Andrea avait hâte que sa journée se termina, pour pouvoir rejoindre sa cousine.

La musique que crachotait son gramophone sursauta légèrement avant de passer à un autre morceau. Elle jeta alors son papier de verre et se redressa pour soulager son dos et aller se passer de la crème sur les mains. Depuis qu’elle avait le droit – et le privilège – de pouvoir toucher sa cousine en bonne et due forme, elle s’était mis en tête qu’il fallait garder ses mains les plus douces possible, afin qu’elles ne soient pas trop rugueuse quand elles…

La sonnette de la boutique l’arracha à ses pensée, et Andrea finit de se frotter les mains avant de se diriger à l’avant du magasin, un sourire naturel venant fendre son visage. Sourire qui ne resta pas longtemps en place, puisque la cliente qui venait de pénétrer dans son sanctuaire boisé n’avait clairement pas l’air d’être dans son assiette. Elle n’osa alors pas la déranger, préférant mettre un peu d’ordre derrière le comptoir. La tristesse des gens la mettait toujours mal à l’aise et elle ne savait jamais quoi faire. Elle se savait sensible et maladroite, et elle avait toujours peur de dire les choses qu’il ne fallait pas et d’offenser son interlocuteur. Elle avait bien envie d’aller se cacher, mais elle n’avait nul part où aller ; après tout, c’était sa boutique, et elle ne pouvait décemment pas déserter…

Les minutes passèrent et Andrea avait fini par s’assoir sur un tabouret pour attendre que l’on ait besoin d’elle. Secrètement, elle aurait préféré voir la femme en noir partir, mais ce n’est pas bon pour les affaire, parait-il. Et c’est en entendant la voix de la femme qu’elle se releva – un peu trop vite – et qu’elle s’appuya sur son comptoir. « Bonjour. » Il lui fallu un instant pour remarquer que son interlocutrice avait un accent d’ailleurs, mais le sortilège de traduction faisait assez bien son travail pour que cela ne la dérangeasse pas. « Eh… Oui, tout ce qui est vendu ici a été fait de mes mains. » - elle se retenait de ne pas laisser voir son malaise - « Des... » - elle fronça les sourcils et réfléchit un instant. Évidemment qu’elle était en deuil ; sa tenue aurait du l’en avertir et sa tête de six mètres de long était un autre indice. - « Je n’en confectionne pas souvent, mais j’en ai fait, par le passé. Quelques stèles et des objets funéraires un peu plus élaborés. Ce n’est pas vraiment mon domaine de prédilection ni ma spécialité, mais je m’adapte à toutes les demandes, du mieux que je le peux. » Discours tout à fait commercial, mais pas nécessairement mensonger. L’ébéniste se saisit d’un calepin et de quoi écrire, juste pour occuper ses mains… Elle avait envie de la réconforter, de faire disparaître son air morose même si elle ne la connaissait pas, mais si elle mettait le doigt dans l’engrenage, elle se savait perdue… « Puis-je savoir ce que vous recherchez, exactement ? Enfin, pour qui ? » Eeeeet voilà. Le doigt, la main, la tête dedans. Elle n’avait pas pu se retenir et espéra – même si elle l’avait cherché – que la brune ne s’épanchât pas trop longtemps sur ses déboires malheureux. Mais c’était Andrea, après tout, et Andrea voulait aider tout le monde, quitte à finir sans le sou. « Euh… Je… Hm. » - elle fronçait les sourcils et ça donnait l’impression qu’elle avait mal quelque part. « Vous voulez une tasse de thé ? Quelque chose ? Si vous avez un projet en tête, on peut en discuter à l’arrière, si vous le souhaitez. » Décidément, pour quelqu’un qu’elle voulait voir partir au plus vite, elle se tirait littéralement une balle dans le pied. Ah mince, son pied… Il faudrait attendre, pour finir cette table plus tard.

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Mar 2 Mai - 15:25
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Helmi écoutait Andrea déblatérer son discours commerçant avec un désintérêt profond qu’elle cachait derrière des traits tristes et sombres. Il n’était pas difficile pour l’héritière de mentir, elle avait grandi sur cette île et pris des positions politiques sans se faire avoir. Surement, tromper une simple ébéniste ne nécessitait pas grand effort.
Elle observait la blonde aux traits fins, comme cherchant un détail qui pouvait l’aider à mieux la connaître, encore. La brune avait l’impression de pouvoir lire ce qu’il se passait derrière son regard clair : l’ébéniste était mal à l’aise. Helmi jubilait intérieurement, jouer la carte de l’endeuillée était idéal ; on ne voulait pas contredire quelqu’un portant un si lourd fardeau, ni être de trop. Si la jeune femme était pleine de compassion ou naturellement aimable, peut-être essaierait-elle de la soulager, consciemment ou non.

L’héritière acquiesça par automatisme, s’assurant que la travailleuse du bois se sente écoutée. Un regard sur le côté pour signifier son propre malaise, ou le besoin d’éviter de montrer sa tristesse, Helmi accompagna sa parade en croisant ses doigts contre sa poitrine alors qu’Andrea venait de lui poser une question incroyablement indiscrète. Indélicate au possible. C’était affligeant. Mais idéal pour réagir et faire mine de se paralyser : alors elle se redressa derrière le comptoir, la colonne vertébrale droit et ne pipa pas un mot de plus.

Mais Hel ne bougea pas pour autant, gardant désormais son regard planté dans celui de son interlocutrice qui cherchait ses mots. Visiblement, les pensées avaient du mal à s’organiser sous la tête blonde.
L’héritière pondéra sa réponse de longues secondes, avant de tenter un mince sourire, pincé, et d’élever enfin à nouveau la voix en réponse.

« Un thé, avec plaisir. Si cela ne vous dérange pas bien sûr. Je peux également revenir si vous êtes occupée. C’est que… » En parlant, elle s’était rapprochée du comptoir, attendant le signal qui lui permettrait de passer la porte. Oh, bien sûr, elle ne voulait pas envahir l’espace vital de la de Beaumenoir. Elle ne cessait pourtant de l’observer, laissant trainer son regard lourd sur la silhouette qui lui paraissait musclée. Sans nul doute que son travail devait lui permettre de sculpter plus que du bois. « Je ne sais pas exactement ce que je veux. Rendre hommage. » Helmi suivait son guide en tâchant de prendre le moins de place possible. Elle trouva enfin le siège qui lui fut indiqué et se plia poliment à l’invitation. Quand son regard quittait la silhouette plutôt agréable de l’ébéniste, l’archiviste observait les lieux avec attention. « C’est l’anniversaire de la mort de mon frère. »

L’héritière lâcha ses mots, se donnant l’air de vouloir être forte en maintenant un ton calme. Une petite vibration sur la fin de son souffle indiquait qu’il n’en était rien : la cliente mal-à-l’aise devait certainement être profondément en souffrance. Elle évita le regard d’Andrea, maintenant le sien sur les établis. Tout mensonge tirait parti de la vérité, les souvenirs de la perte de sa famille nourrissaient sa démarche et permettait de donner de la profondeur à sa manigance.

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Mer 26 Juil - 11:52
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Tout, absolument tout chez cette bonne femme hurlait son malaise ; ce qu’elle foutait dans cette boutique, ce qui lui pesait sur la caboche ou encore le malaise que ressentait également sa vis-à-vis, Andrea était bien infoutue de savoir ce qui pouvait bien la mettre dans cet état. Après tout, si elle ne voulait pas rester dans sa boutique, elle pouvait bien partir, non ? Elle avait au moins ce luxe d’avoir une porte de sortie, alors que parti comme c’était, Andrea allait avoir du mal à prendre la poudre d’escampette et à la laisser en plan, dans son propre atelier. Elle se maudissait à moitié d’être trop gentille et de tendre la main avec une facilité qui la déconcertait parfois. On l’avait éduquée ainsi, certes, mais qu’est-ce que ça pouvait l’emmerder, parfois ! Iris lui avait déjà dit plusieurs fois qu’elle pouvait être « trop bonne, trop conne », et Andrea avait du se rendre à l’évidence : son amie avait raison, mais c’était – pour son plus grand malheur – plus fort qu’elle. Il faudrait bien lui apprendre, un jour, à poser des limites et à dire non, à défaut d’ouvertement envoyer les gens péter… Certes, son amabilité et sa gentillesse étaient des maillons importants de la réussite de son commerce, mais Andrea se demandait toujours quand est-ce qu’on allait finir par la prendre pour un pigeon.

Préparant le thé en silence, elle écoutait son hôte reprendre la parole, sentant son regard dans son dos. Elle détestait qu’on la remarqua et pis encore qu’on l’observa. Elle avait toujours l’impression d’être une bête de foire, et le regard des gens la mettait toujours mal à l’aise ; décidément, cette rencontre allait lui donner envie de partir en courant à tout instant. S’efforçant de rester attentive à sa cliente, elle se rendit compte bien trop tard qu’elle ne lui avait même pas laissé choisir le thé. Tant pis, noir et épicé, voilà ce qu’elle aurait. Quand elle vint enfin s’assoir près de sa cliente, Andrea se garda bien de la regarder, préférant servir le thé sans en foutre partout. Elle parlait maintenant de son frère, et l’ébéniste eut un pincement au cœur ; elle se souvint que derrière la retenue et le malaise des gens, bien souvent couvait une douleur pas encore prête à se barrer du nid. Posant une tasse pleine et fumante devant la jeune femme, Andrea consentît à l’observer, elle aussi. « Ah… Cela a du être dur de le perdre… » – bravo, un point pour avoir dit quelque chose d’intelligent – « C’est sacré, la famille… Et je n’ai peut-être pas de frère, j’ai néanmoins des cousins et des cousines auxquels je tiens énormément… Je n’ose même pas imaginer votre douleur. » Prenant sa tasse entre ses mains, elle la fit doucement tourner en regardant un instant le liquide y danser. Elle en prit une gorgée qu’elle regretta immédiatement. Évidemment, c’était trop chaud, mais elle ne pouvait décemment pas se laisser aller à tout recracher par terre, ou pire encore, sur sa cliente ! Se reprenant aussi discrètement que possible, Andrea reprit : « Il s’appelait comment, ce frère ? » – et puis, un éclair – « Oh, je vous prie de m’excuser ! Je m’appelle Andrea, et vous ? » S’installant un peu plus confortablement, Andrea reposa sa tasse pour attraper un calepin et un crayon. « Après, si vous le voulez bien, on pourrait parler de votre frère ? De ce qu’il aimait, de ce qui vous liait… Cela nous permettra peut-être de trouver comment lui rendre hommage. » Plus à l’aise sur ce terrain-là, Andrea se sentit tout de suite plus légère. Peut-être que l’arrivée de cette jeune femme n’allait pas être aussi dramatique que la de Beaumenoir l’avait imaginé, finalement.
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Lun 31 Juil - 10:44
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L'indélicatesse de l’ébéniste manqua de la scier sur place. Il était bienheureux qu’Helmi sache mentir, naturellement malicieuse, son talent avait été entretenu par sa mentor. L’héritière avait décidé de ne pas écouter les rumeurs au sujet d’Andrea mais il était évident qu’il y avait un fond de vérité dans les ragots. Et en l’occurrence, la blonde ne brillait effectivement pas par son éloquence.
Andrea avançait dans les politesses de convenance : faire semblant de compatir, faire le lien avec sa propre famille, se retenir de dire que l’on comprend. Elle avait au moins l’esprit de ne pas s’imaginer la douleur que représentait la perte d’un proche et pour cela, l’antipathie d’Helmi se soulagea d’un poids supplémentaire.
L’archiviste faisait tourner la tasse de thé entre ses doigts et observait Andrea se battre visiblement avec le sien. Elle reprit et Helmi lui accorda toute son attention à nouveau.

« Helmi. Enchantée. » Autant qu’elle pouvait l’être dans son prétendu deuil, la brune s’efforçait de se rendre sympathique, un mince sourire perdu sur les lèvres. La chaleur de la tasse ne la gênait pas, animée par un feu perpétuel, Hel n’en souffrait pas. Elle laissa sa contrepartie avancer dans sa proposition et elle acquiesça. Elle avait déjà préparé globalement ce qu’elle avait à lui dire. L’enjeu était de servir les intérêts de la cause, et les siens en parallèle. Il lui fallait orienter la conversation sur les angoisses partagées par les avalantes pour rallier l’ébéniste qui avait probablement déjà des doutes sur son allégeance. Autrement, Aloysius ne s’y serait pas intéressé. Helmi aimait voler dans les plumes du vieux commerçant mais elle reconnaissait ses qualités de stratège.

Bien que le fond de son mensonge porte la vérité de la perte de Tryggve, Helmi n’imaginait pas utiliser et déshonorer le nom du frère d’Ylva pour autant. C’était bien un détail qu’elle avait oublié de se préciser. « Torvald. » Helmi avait semblé s’y reprendre à plusieurs fois avant d’articuler le nom de ce frère perdu. Un sourire vaillant persistait malgré tout. « Ma famille est suédoise, je ne viens pas de l’île. Étant héritière, je l’ai quittée il y a de cela deux décennies maintenant. Je n’ai eu connaissance de son sort que tardivement. » Helmi souffla un instant sur son thé, s’efforçait de maintenir un ton neutre et de ne pas trop surcharger la tension déjà présente dans la pièce. Ses yeux parcouraient les différents étalages de la blonde, curieuse de ce qui s’y préparait. Elle but une longue gorgée et se redressa sur le siège qui lui avait été offert par l’ébéniste. « Torvald était quelqu’un de tendre, protecteur. Un grand frère, en somme. Nous partagions un amour pour les paysages enneigés de notre pays. » L’héritière souriait tranquillement, les doigts glissant sur la céramique. Elle laissa un instant le silence s’installer et puis se reprit. « Je ne sais pas trop ce que je suis censée vous dire pour vous aider. Y'a-t-il des éléments incontournables pour votre travail ? Je ne connais rien au travail du bois. »


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Mer 27 Déc - 11:27
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Helmi. Le plus discrètement possible, Andrea le répéta, le faisant rouler sur sa langue. La blonde avait du mal à retenir les prénoms et s'il fallait qu'elle se force à les graver dans sa mémoire — au moins pour ne pas avoir trop l'air d'être une parfaite cruche fendue —, elle devait les répéter plusieurs fois en présence de ladite personne, afin d'associer un nom à un visage. Il lui était plus aisé d'associer ses ouvrages aux gens, son métier lui collant tout à fait à la peau ; ainsi un secrétaire en bois d'orme devenait Siuan, et un cabinet de toilette devenait Lilith. Revenant à l'instant présent, Andrea s'efforça de reprendre un peu le train en marche et de reporter toute son attention sur la cliente. Elle reprit machinalement sa tasse pour en avaler une autre gorgée, oubliant que celle d'avant lui avait littéralement cramé la tuyauterie. Elle manqua de s'étouffer — encore — et décida qu'il valait mieux souffler sur le liquide quasi fumant. Décidément... À croire qu'Andrea avait attiré le mauvais œil, aujourd’hui. Le second prénom lui parut plus rude, presque taillé à la serpe, comparé à celui de la jeune femme qu’elle avait accueillie dans son atelier. Consciencieuse, elle le nota sur son carnet ; son travail en la mémoire de cet homme porterait ce nom et non celui de sa sœur, finalement.

La suite lui glaça presque le sang. D’héritiers, elle en avait croisé quelques-uns, mais elle n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec l’un d’eux, des évènements qui les avaient conduits jusqu’à Avalon ; comment avaient-ils vécu leur déracinement, en voulaient-ils au gouvernement de cette île de les avoir arrachés à leur vie, et à leur famille ? Oubliant un instant son travail, elle se perdit dans le regard d’Helmi, alors que celle-ci poursuivait. Andrea l’entendait à moitié, son cerveau encore figé sur les héritiers. Reposant son carnet, elle attendit pourtant que la suédoise en ait terminé avec ce qu’elle avait à dire pour se jeter à l’eau, après quelques secondes de réflexion. Elle avait tant de questions à poser, mais elle prit soin — le pensait-elle — de ne pas y aller trop frontalement. « C’est comment, la Suède ? », commença-t-elle. Et puis merde… Merde. L’ébéniste s’était relevée, et entamait maintenant une ronde dans son atelier, le regard vissé au sol et les mains agitées. « On vous a arrachée à votre famille il y a presque vingt ans, vous dites ? Et vous n’avez appris le décès de votre frère que récemment ?! » Elle s’était arrêtée et faisait à nouveau face à Helmi. Son corps paraissait chargé d’une énergie grésillante, et on ne pouvait s’y tromper : Andrea était en colère. « Je suis tout à fait désolée pour vous, Helmi. Et si j’avais mon mot à dire sur le sujet, je dirai qu’héritier ou pas, qu’Avalon ou pas… On ne devrait pas arraché des enfants à leur famille ! Ou en tout cas, je sais pas, on devrait leur demander, leur donner le choix, et même ramener leur famille s’ils le voulaient ! » Dans un soupir enfantin, Andrea se rassit dans son fauteuil. « C’est à chier, comme fonctionnement… Comment les enfants s’intègrent-ils sur Avalon, alors qu’on les largue dans l’inconnu ? » Se reprenant finalement, elle reprit sa tasse, tenta d’en prendre une lichée mais se ravisant… Non, il fallait souffler, avant… « Je ne supporterai pas qu’on me prive de ma famille… J’en voudrai à la Terre entière et j’aurai tout fait, je crois, pour les retrouver… » Un éclaire d’effroi traversa ses prunelles : si seulement on l’avait privée de Fay, elle aurait mis le monde à feu et à sang pour la revoir… De ça, elle en était certaine. Après un cul-sec de thé, son carnet fut vite oublié sur la table et cela traduisait l’état d’esprit d’Andrea : l’ébéniste avait quitté son tablier, et il allait être difficile de le lui faire retrouver.
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