I wanted to love you + Andrea (flashback)

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@ Fay de Beaumenoir

Fay de Beaumenoir
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DATE D'INSCRIPTION : 06/08/2022
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Lun 8 Aoû - 15:12

I wanted to love you

Fay & Andrea



If I can stop one heart from breaking, I shall not live in vain; If I can ease one life the aching, Or cool one pain, Or help one fainting robin Unto his nest again, I shall not live in vain. + E. Dickinson


Le verger était resplendissant, entièrement en fleurs, si bien qu’en le voyant il était difficile de se rappeler de la terre fracturée qui s’y trouvait quelques mois auparavant. C’était la première fois que Fay avait autant utilisé son don lorsqu’elle l’avait créé de toutes pièces, et son corps en gardait encore les séquelles. Elle n’avait pas dévitalisé ses doigts, pas comme la dernière fois que ça avait mal tourné, mais elle avait perdu du poids, et ses cheveux étaient plus ternes. Rien de bien grave, rien d’alarmant, vu la prouesse magique dont elle s’était montrée capable. Après avoir créé autant de vie, il fallait bien qu’elle perdît un minimum de sa propre vitalité. Alors elle s’essoufflait rapidement et son coeur battait parfois trop vite, mais elle ne voyait plus la mort à chaque fois qu’elle regardait par sa fenêtre. Oh, ça n’était pas que la vue de la mort la dérangeait, car c’était aussi naturel que la vie, mais voir la terre brûlée ne faisait que lui rappeler le jour où ses parents étaient morts, et ça n’était pas de cette façon qu’elle souhaitait se souvenir d’eux. Aujourd’hui, il y avait tous les arbres que sa mère avait adorés à la place, et autant d’espèce de plantes que celles listées dans le carnet de son père. Au milieu de tout cela se trouvait quelques espèces magiques, bien camouflées parmi la flore classique.

Elle prenait soin du jardin avec l’aide d’Ernest, qui avait décidé d’élire domicile dans le plus grand des cerisiers. Il prenait soin de montrer à Fay quelques branches tailler et lesquelles devaient rester, et elle suivait ses conseils sur tous les arbres du jardin. Elle ramassait quelques fleurs pour les presser et les envoyer à Andrea, ce qui constituait la totalité de ses interactions humaines depuis qu’elle avait revitalisé le terrain. Personne n’était venue la chercher et elle ne s’était pas non plus aventurée dehors, parce qu’elle s’imaginait déjà les commentaires qu’elle recevrait de la part des de Beaumenoir sur son apparence physique rachitique. Elle n’avait pas besoin de l’inquiétude des membres de sa famille, pas lorsqu’elle n’était pas nécessaire. Sa forme lui reviendrait quand elle reviendrait, et en attendant, elle se contenterait d’entretenir les plantes, d’écrire ses poèmes, et de rêver un petit peu. Elle n’avait pas explicitement dit à Andrea de ne pas venir la voir, mais elle n’avait pas non plus proposé une invitation. Depuis qu’elle était revenue de son année de découverte, quelques années auparavant, Fay avait imposé une certaine distance entre elle et le reste de sa famille, Andrea comprise. Oh, elle avait continué à communiquer avec sa cousine par lettres, mais elle avait fait de son mieux pour l’éviter en personne.

La situation s’était améliorée avait qu’elle ne décidât à faire renaître le jardin. Elle s’était présentée à quelques repas dominicaux, elle avait souri lorsqu’il fallait et elle avait laissé sa cousine la toucher, ce qu’elle n’avait pas fait depuis son retour. Pendant de longs mois, l’idée d’un contact physique l’avait laissée tremblante, ce qui avait été terrible pour elle et pour son entourage, puisqu’elle avait toujours été très tactile. Elle avait mis une distance physique et émotionnelle avec les membres de sa famille, qui n’avaient pas compris mais qui s’étaient inquiétés. Et à présent, elle recommençait. Même si son but était en vérité qu’ils ne s’inquiétèrent pas en la voyant, elle savait que la situation n’allait pas le permettre. Alors elle ne fut pas surprise d’entendre des pas derrière elle, alors qu’elle venait de tailler la dernière branche du cerisier d’Ernest. Le Botruc fit un petit bruit, tendant une main derrière elle pour l’alerter, mais elle savait déjà qui se trouvait là. La seule chose qui la surprenait était qu’Andrea n’eût pas cédé avant. « Tu es venue vérifier que je ne mentais pas dans mes lettres ? » Elle se tourna vers sa cousine, bien consciente que ses joues creusées et ses traits maigres feraient réagir la jeune femme. Elle contempla la forme d’Andrea pendant un instant de silence, et elle lui sourit. « Ce sont tes parents qui t’envoient ? » Demanda-t-elle, curieuse. Oh, elle savait bien que les regards que lui jetait Andrea depuis des années n’avaient toujours pas changé, mais elle voulait quand même s’en assurer.
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To be a Flower, is profound Responsability

Bloom—is Result—to meet a Flower; And casually glance; Would scarcely cause one to suspect; The minor Circumstance; Assisting in the Bright Affair; So intricately done; Then offered as a Butterfly; To the Meridian — E. Dickinson | (c)flotsam.


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Ven 12 Aoû - 18:44

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If I can stop one heart from breaking, I shall not live in vain; If I can ease one life the aching, Or cool one pain, Or help one fainting robin Unto his nest again, I shall not live in vain. + E. Dickinson



Andrea avait toujours été quelqu’un de sociable et s’était toujours entourée de bandes d’amis aux profils complètements hétéroclites, mais depuis quelques semaines, l’ébéniste s’était peu à peu recluse dans son atelier, préférant la compagnie de ses essences de bois, plutôt que celle de ses semblables. Elle savait d’où lui venait ce manque soudain d’intérêt pour « l’autre » mais n’était pas encore parfaitement prête à l’entendre… Et pourtant, à mesure qu’elle s’imprégnait des odeurs de ses essences, Andrea se rendait compte qu’il manquait quelque chose, un détail d’une importance capitale, dans sa vie. De toutes les odeurs, la plus importante lui manquait… Elle ne se souvenait plus de l’odeur, du parfum de Fay, et ça creusait un vide immense dans ses tripes et dans son cœur. Comment avait-elle fait ? Ou plutôt, comment avait-elle laissé faire ça ? Depuis quand cette fragrance avait-elle quitté ses souvenirs ? C’est que le temps devait avoir filé à vive allure, pour qu’Andrea ne se souvinsse pas du parfum de la femme qu’elle aimait…

Cette constatation l’avait finalement arrachée à son atelier, et Andrea avait sauté dans sa baignoire et s’était apprêtée aussi bien que possible pour se rendre chez sa cousine. Elle prit avec elle son petit Padouk qu’elle ajusta dans son casque, et s’engouffra dans les rues tranquilles de son quartier pour héler une calèche. Une fois son cul posé dedans, le cochet claqua sa langue contre son palais, et la calèche reprit sa route. Andrea aurait pu transplaner, c’est vrai, mais son utilisation restreinte de la magie lui faisait préférer des moyens de transports plus ‘traditionnels’… Et elle pourrait profiter de ce temps de trajet pour, aussi, essayer de calmer ses angoisses et préparer un petit discours, quelque chose, n’importe quoi à dire à Fay pour ne pas avoir l’air d’un manche à balais avec des cheveux. Et, pour une fois qu’elle souhaitait prendre son temps pour arriver à destination, elle arriva bien plus vite que prévu, la prenant totalement au dépourvu…

Entrant sans mal dans la propriété de sa cousine – et de feux ses parents, des gens qu’Andrea avait adorés -, l’ébéniste trouva sa route jusqu’à l’arrière de la grande bâtisse pour pénétrer dans l’immense jardin. Il ne ressemblait plus du tout à ce qu’il avait été des années plus tôt, et moins encore à ce qu’il en était resté après l’explosion qui avait coûté la vie à son oncle et à sa tante, et Andrea dût s’arrêter, et observer quelques secondes durant ce que sa cousine en avait fait. La vie était revenue dans ce jardin, les plantes avait repris leurs places et les couleurs offraient un spectacle éblouissant et touchant à la fois. Andrea ne douta pas un seul instant que ce jardin était devenu un hommage perpétuel aux parents de Fay, et elle pouvait le voir dans le choix des plantes qui devait avoir été pensé avec minutie… Les odeurs, aussi – douces, enivrantes et presque frugales – enveloppaient Andrea au point qu’elle en oublia un instant la raison de sa venue.

Et puis, la voix de l’autre de Beaumenoir la sortit de sa rêverie, la ramenant avec une certaine violence à la réalité ; si la vie avait repris son cours dans les jardins, elle avait presque quitté les traits de Fay. Alors, maladroitement, presque brutalement, Andrea lui répondit : «  Manger ? » Non. Non, ça sonnait faux, et ce n’était pas du tout ce que la jeune femme avait préparé, dans la calèche ! « J’ai faim. » Toujours, pas. Diable, voir sa cousine la rendait terriblement ! Soupirant et levant les yeux au ciel, Andrea tenta de remettre de l’ordre, dans son cerveau de Neandertal. « Pardon, » - reprit-elle – « Heu... Non ? Non ce ne sont pas mes parents qui m’envoient ! Ils ont bien compris qu’ils perdaient leur temps, à me le demander. » - finit-elle, presque timide. « Mais ça me fait plaisir d’être venue… Tu as l’air de ne pas avoir mangé depuis des semaines… Je vais te requinquer un peu, tu veux bien partager un repas avec moi ? » Elle regardait tout autour de Fay et remarqua sa brindille vivante, sur une branche du cerisier… Ce truc détestait Andrea autant que son petit corps le lui permettait, et la jeune ébéniste en était étrangement très désolée… En revanche Ernest aimait bien Padouk. Celui-ci, d’ailleurs, se laissa flotter avec aisance vers Fay, son casque et sa bulle d’air protégeant son corps des impacts que sa cécité engendrait. Là, Padouk et Ernest pourraient bien se tenir compagnie et s’amuser, s’ils le voulaient. « Je peux nous préparer quelque chose, et si tu veux, on pourra manger à l’ombre de ton cerisier ? » Du coin de l’œil elle remarqua les branches laissées au sol. Quelques-unes d’entre elles feraient de belles baguettes, assurément… Mais les prendre sans la permission de Fay et pire encore, sans celle d’Ernest, c’était à peu près dire au Botruk : « Viens, crève moi les yeux, ça m’fait plaisir ! »… Alors autant ne pas prendre de risque et attendre plus tard pour demander la permission.
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What if I say I shall not wait ?
What if I burst the fleshly gate And pass, escaped, to thee ? What if I file this mortal off, See where it hurt me, —that ’s enough, — And wade in liberty ? They cannot take us any more. • E. Dickinson | (c)flotsam.
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Ven 12 Aoû - 21:36

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La vue de sa cousine était aussi agréable que celle des fleurs sauvages, peut-être même plus. Une partie de Fay préférait presque lorsqu’Andrea restait silencieuse, car parfois les inepties qui lui sortaient de la bouche étaient atterrantes. Comme maintenant. Fay savait que les deux mots sortis sans aucun contexte étaient probablement la réaction de sa cousine à sa nouvelle maigreur, mais son incapacité à être articulée fit sourire la poète. Ernest fit également un bruit, presque moqueur, et elle le vit du coin de l’œil s’asseoir sur sa branche. Ernest n’était pas fan d’Andrea, et à raison pour la créature. Andrea avait pour travail la sculpture d’arbres morts, ce qui déplaisait à Fay, et encore plus à Ernest. Certes, ça n’était pas sa cousine qui prenait la hache pour découper les troncs et tuer les arbres, mais elle profitait quand même de leur mort. Pour cette raison, la poète ne mettait que rarement les pieds dans l’atelier d’Andrea ; seulement lorsqu’elle y était contrainte et forcée. Par chance, c’était extrêmement rare, d’autant que sa cousine avait bien compris que Fay n’appréciait pas se trouver dans son centre de création.

Andrea fut finalement capable d’arranger ses pensées, et Fay attendit en silence qu’elle répondît à sa question. La loyauté sans faille de sa cousine lui arracha un nouveau sourire et elle fit un pas inconscient vers elle. « Merci … » Fay avait toujours trouvé dommage qu’à part Andrea, dont la présence lui apportait plus de bonheur que d’agacement, les autres membres de sa famille n’avaient pas compris que si elle ne souhaitait pas les voir, alors elle ne se déplacerait pas. Et s’ils venaient, il n’était pas dit non plus qu’elle leur ouvrît la porte. Surtout pas en ce moment. L’invitation de la jeune femme était tentante, mais Fay se sentit un peu obligée de la corriger. « Ne crois pas que je m’affame, s’il te plaît. C’est un contre-coup de la magie. » Elle ne souhaitait pas qu’Andrea ne pensât qu’elle se laissait mourir, car c’était loin de la vérité. Son état physique était simplement dû à une surutilisation de sa magie, et rien d’autre. Malgré tout, elle était touchée que la jeune femme s’inquiétât ainsi pour elle, aussi inutile fusse-t-il. Elle remarqua à ce moment-là le petit niffleur qui se laissait flotter vers elle, et son sourire devint plus tendre encore. Oh, Andrea appréciait peut-être Fay mais Padouk en était complètement amoureux, et cela amusait follement la poète. Elle intercepta la créature délicatement, caressant sa fourrure avec attention. « Bonjour toi … » Lui murmura-t-elle, alors qu’il glissait son petit museau contre sa joue.

Elle se rendit compte qu’elle n’avait pas répondu à l’invitation de sa cousine, qui semblait attendre presque nerveusement sa réponse. Elle avait continué à parler, mais ses yeux étaient à présents ailleurs, et Fay observa avec amusement son attention partir sur les branches de cerisier qui traînaient par terre. Il lui faudrait amadouer Ernest avec de nombreux insectes si elle voulait pouvoir s’en approcher sans perdre un œil. « Oui, d’accord. Faisons à manger. » Et par faisons, elle voulait surtout dire Andrea. Fay était capable de se nourrir mais c’était très sommaire, presque spartiate. Elle appréciait manger mais elle n’aimait pas perdre de temps à cuisiner. Si c’était Andrea qui s’en occupait, aujourd’hui à tout le moins, elle pourrait faire autre chose pendant ce temps ; ne serait-ce que la contempler, ce qui était une activité particulièrement satisfaisante. Fay plaça Padouk délicatement sur le creux de son cou, et elle offrit sa main à Ernest, qui sauta dans sa paume et remonta le long de son bras jusqu’au niffleur. Elle ne savait pas bien si les deux créatures pouvaient communiquer, ni comment, mais elle savait qu’elles s’appréciaient.

Les deux familiers confortablement installés sur elle, Fay s’approcha d’Andrea d’un pas lent. Elle attira l’attention de sa cousine sur elle en lui attrapant la main une fois à sa portée, et elle l’attira lentement vers la maison. Si le jardin avait changé drastiquement, l’intérieur de la maison lui était le même. Personne ne lui avait jamais fait de remarque ouvertement, mais elle se doutait que les de Beaumenoir avaient tous une opinion sur ce fait. Elle guida bien inutilement Andrea jusqu’à sa cuisine, toute excuse étant bonne pour ne pas lui lâcher la main. Oh, les mois passés à refuser tout contact avec sa cousine avaient été très douloureux pour Fay. A contre-cœur finalement, elle finit par laisser échapper ses doigts, mais pas avant de glisser un baiser persistant sur le dos de sa main. « Tout est toujours à la même place, tu le sais. » Lui dit-elle avant de s’asseoir sur la table située dans la cuisine, ses pieds balançant légèrement dans le vide. Elle sentait les créatures bouger contre son épaule et ça la faisait frissonner de temps en temps. « Que penses-tu du jardin ? » Lui demanda-t-elle finalement, détachant ses yeux du spectacle charmant qu’était sa cousine pour regarder par la fenêtre, incapable de se lasser des couleurs des fleurs.
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Jeu 18 Aoû - 21:52

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If I can stop one heart from breaking, I shall not live in vain; If I can ease one life the aching, Or cool one pain, Or help one fainting robin Unto his nest again, I shall not live in vain. + E. Dickinson



Que Fay se tua presqu’à la tâche n’étonna guère Andrea, mais qu’elle pusse le dire aussi ouvertement avait quelque chose de tout à fait dérangeant, aux yeux de l’ébéniste. Pour l’heure, elle décida pourtant de ne pas trop y prêter attention, gardant pour plus tard les remontrances – ou plutôt les inquiétudes – qu’elle se chargerait de lui transmettre. Quittant une fraction de seconde des yeux le tas de branches coupées, elle regardait Padouk-le-bienheureux profiter des attentions de sa cousine… Elle l’enviait souvent, dans ces moments-là, et aurait presque souhaité pouvoir se changer en niffleur pour se lover dans les bras de Fay, elle aussi. Observant à nouveau les branches — plus pour ne pas rager intérieurement devant l’affection que Fay offrait à son niffleur que pour étudier la qualité assurément parfaite du bois —, elle fut finalement arrachée de sa contemplation pour revenir au moment présent ; Fay lui avait pris la main, et elles avançaient maintenant dans la demeure. Andrea fixait cette main, liée à la sienne, hébétée et transfigurée. Fay n’était pas, ou plutôt n’avait plus été tactile depuis des années, et qu’elle initia elle-même le contact était étonnant. Agréablement étonnant, attention.

Une fois entrée dans la vaste maison, Andrea se fit violence pour ne pas montrer le trouble qu'elle avait à chaque fois qu'elle pénétrait dans ces lieux, devenus au fil du temps, un véritable mausolée pour son oncle et sa tante. Elle trouvait tout cela bien malsain, au en tout cas parfaitement dérangeant. Elle — et toute la famille d'ailleurs — n'osait pas faire la moindre remarque à sa cousine, mais qu'elle ne changea rien dans cette maison l'inquiétait ; elle avait peur que Fay ne put avancer dans sa vie, ainsi figée dans cette bulle temporelle. Arrivée dans la cuisine, elle regretta instantanément l'absence de contact, n'ayant pas put profiter un peu plus longtemps des lèvres de Fay sur sa main. Elle la laissa s'installer, prenant place, elle, face au plan de travail, et elle sut évidemment où trouver ce dont elle aurait besoin ; elle prit place naturellement, comme elle avait déjà pu le faire quelques fois auparavant. Il ne lui fallait pas grand chose, pour mettre sur pieds un plat décent, et elle se mit rapidement à la tâche. Quelques ingrédients frais, des épices et un bon coup de main suffisait souvent à ravir les papilles de Fay qui — Andrea en était persuadée — se nourrissait presque littéralement de poussière. Andrea battait des œufs, quand Fay attira une nouvelle fois son attention. «  Le jardin... » — elle ralentit l'allure du fouet — « Je le trouve beau, comme toujours... Très. Peut-être trop beau, pour être tout à fait honnête. » Allez. Il lui faudrait tout le courage du monde pour lui faire part de ses inquiétudes ; elle savait que sa cousine détestait que l'on s'inquiète pour elle, et lui rappeler qu'au dehors, une famille aimante se posait des questions sur son sort pouvait peut-être la contrarier. « Tu te donnes trop dans son entretien... Plus il brille et plus tu t'éteins, Fay. Et je n'aime pas ça. » Là. C'était posé. Elle lui tournait toujours le dos, battant — tabassant, vraiment — les œufs jusqu'au point où elle ne pourrait plus rien en faire. Andrea pouvait presque sentir la colère monter. Contre qui ? Contre elle-même sûrement. Décidant que la poêle fut assez chaude, elle délaissa les œufs pour venir émincer les champignons et les oignons nouveaux, après quoi elle les fit revenir dans la poêle. « Mais tu es assez grande pour connaitre tes limites, n'est-ce pas ? » Elle se retourna alors, lui jetant un regard implorant et un sourire pas du tout forcé ; elle avait besoin d'être rassurée, c'était plus fort qu'elle.

Jeter les œufs dans la poêle, assaisonner à l’œil, baisser le feu, recouvrir et attendre. Andrea put alors rejoindre et s'assoir auprès du trio, à table. Elle regardait Ernest et Padouk se tenir compagnie, les deux murons joyeusement perchés sur Fay, et la jalousie revint à la surface insidieuse et pernicieuse. « Eh... » — ce fut à son tour d'attirer l'attention de sa cousine en prenant sa main, délicatement, comme si elle pouvait se briser entre ses doigts si elle la manipulait sans y faire attention — « Dis-moi que tu fais attention... » — elle caressait le dos de sa main avec son pouce, regardant cette main, sans oser regarder Fay dans les yeux — « Je ne supporterai pas de te perdre, tu comprends ? » Enfin, son courge vint lui botter le cul, et elle put la regarder droit dans les yeux. Au diable, ce qu'elle pouvait y voir, Andrea en avait assez de toujours devoir baisser les yeux de peur que son amour mal placé pusse s'y lire. Elle soutint le regard de Fay quelques secondes, avant de se relever, et d'aller retourner l'omelette. Sans en foutre partout. Elle profita ensuite du temps de cuisson pour préparer un plateau. Le nez dans les placards, elle put souffler un peu ; être si près de sa cousine sans lui sauter dessus lui était de plus en plus difficile à gérer. Mais franchement, merde... Non pas qu'elle ne pensa qu'à ça à longueur de temps, ou qu'elle ne sut se contenir et se tenir en société... Mais en même temps, comment pouvait-on résister à une femme aussi belle que sa cousine ? « Mais espèce de grosse dégueulasse. Elle est pas bien, elle doit reprendre des forces, et toit, tu penses à la sauter ?! » — se sermonnant intérieurement, Andrea frappa le placard sans s'en rendre compte. La porte se referma violemment, rebondissant vivement pour venir s’emplâtrer contre la gueule de l'avalante. « Aïe ! » Talent d'Andrea n°1 : se ridiculiser.
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Lun 22 Aoû - 21:22

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Le silence qui s’imposait dans la cuisine n’était brisé que par le bruit d’Andrea qui battait les œufs vigoureusement, un peu trop peut-être. Fay n’était pas une grande cuisinière mais elle se doutait qu’il n’eût pas été nécessaire d’être aussi virulent ; les œufs n’avaient pas besoin d’être attendris. Il semblait que sa cousine n’était pas consciente – ou en fait trop consciente – de ce qu’elle faisait. Ses mots, presque distants, comme si elle ne s’attendait pas à les dire, attirèrent le regard de Fay, qui ne put s’empêcher de froncer les sourcils dans le dos d’Andrea. Cette dernière lui tournait le dos, et ne pourrait pas voir le mécontentement passager qui s’exprima sur le visage de l’herboriste. Evidemment, Andrea avait tout de suite compris que pour entretenir les plantes, Fay ne cessait de les faire pousser, de les encourager avec sa magie. En vérité, elle était terrifiée qu’une fois le robinet magique de la phytokinésie coupé, les plantes recommenceraient à mourir, comme ça avait été le cas des centaines de fois déjà, lorsque Fay les avait replantées précédemment. Isla lui avait dit qu’il lui faudrait de la patience, des années auparavant, et l’herboriste pensait que le jour était enfin arrivé : elle sauverait la terre grâce à sa magie. Ca avait du sens, après tout, parce que c’était la magie de ses parents qui l’avait détruite.

Fay ne savait pas bien comment le faire comprendre à Andrea. Sa famille s’inquiétait, peut-être justement. Ils ne le disaient pas – ayant bien compris qu’elle l’avait en horreur – mais elle savait ce qu’ils pensaient de ses comportements ; elle savait qu’ils n’appréciaient pas que l’intérieur de la maison fût le même ou qu’elle passât plus de temps avec ses plantes qu’avec eux. Et laisser entrer à nouveau Andrea dans son monde, ça la terrifiait autant que ça l’exaltait. Sa cousine retenait souvent ses pensées jusqu’à un certain point, comme si les garder secrètes quelques instants de plus la ferait exploser, et c’était quelque chose qui plaisait à Fay. Bien sûr, elle n’aimait pas forcément entendre toutes ses opinions, surtout lorsqu’elles concernaient son état de santé ou ses préoccupations, mais elle ne pouvait pas en vouloir à sa cousine d’être honnête. Elle resta silencieuse malgré tout, car les mots qu’elle avait à dire ne rassureraient pas Andrea. Elle lui jetait un regard implorant et Fay sourit timidement en retour, peut-être même un peu coupable. Si elle lui promettait quoi que ce soit, ça serait mentir, après tout.

Andrea se retourna vers la poêle et Fay vers le jardin. Elle fut assez perdue dans sa contemplation pour sursauter lorsque sa cousine lui attrapa la main, et elle resserra ses doigts par réflexe sur ceux d’Andrea pour ne pas qu’elle retirât son contact. Elle ne la regardait pas mais Fay cherchait son regard, les sourcils légèrement froncés. Causer autant de peine à Andrea ne lui plaisait pas, si bien qu’elle en était presque prête à faire des promesses vides de sens. Presque. La jeune femme releva les yeux vers elle et Fay lui sourit, portant sa main libre à son visage pour venir caresser délicatement la joue de sa cousine. « Ne t’inquiètes pas pour moi. » Répéta-t-elle, comme des centaines de fois auparavant. Elle comprenait que sa mort pût attrister sa famille, et Andrea la première, et elle ne souhaitait pas mourir, mais si c’était ce qui l’attendait plus tôt que prévu, alors il n’y avait pas d’intérêt à lutter. « Je ne cherche pas la mort, tu sais. » Lui dit-elle pour la rassurer, peut-être inconsciente du fait que ce genre de phrases n’était pas forcément si rassurante que ça. « Mais je ne veux pas te faire de fausses promesses, tu comprends ? » Murmura-t-elle en caressant sa peau une seconde de plus, avant qu’Andrea ne s’écartât.

Les gestes de sa cousine étaient toujours agités, et Fay ne savait pas si c’était à cause de ses mots, ou à cause d’autre chose. Elle avait bien remarqué que parfois Andrea n’osait pas la regarder, et que lorsqu’elle s’y hasardait enfin, son regard était appuyé et persistant. Ca ne dérangeait pas Fay. Elle était même flattée d’attirer autant l’attention d’Andrea, quand elle-même ne se considérait pas si captivante que cela. Cette fois-ci, elle garda ses yeux sur le dos de sa cousine, l’observant avec un brin d’amusement et d’attendrissement bouger comme si elle était chez elle. Elle ferma le placard avec un peu trop de force et se prit le retour de bâton (ou de porte) directement dans la figure. Fay ne put retenir un gloussement, suivi des deux créatures bien installées sur son épaule. Elle toussa pour cacher sa réaction et sauta de la table pour rejoindre sa cousine qui lui tournait toujours le dos. Elle lui agrippa doucement l’épaule pour l’encourager à se retourner vers elle, observant alors son visage pour voir si le bois ne l’avait pas blessée. « Tu arriverais à rentrer dans le seul arbre à des kilomètres à la ronde, si on te laissait. » Lui dit-elle en souriant doucement, caressant délicatement son nez du bout des doigts. « C’est plutôt moi qui devrait m’inquiéter, non ? Tu es tellement maladroite. » Elle glissa ses doigts le long de sa pommette et se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser délicat sur le bout du nez d’Andrea, puis sur sa joue, effleurant à peine la peau du bout des lèvres. « There. All better. » Murmura-t-elle à Andrea, la main posée contre sa gorge. Elle ne lâcha pas son regard, ce qu’elle y voyait lui plaisant énormément. Peut-être parviendrait-elle enfin à donner à Andrea ce qu’elle souhaitait depuis tant d’années ; peut-être pourrait-elle la faire rentrer entièrement dans son monde. « Ca brûle. » Dit-elle dans un nouveau murmure alors qu’elles se regardaient fixement, l’odeur lui parvenant doucement aux narines. Elle ne bougea pas pour autant, appréciant sentir le pouls affolé sous son pouce.
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Jeu 25 Aoû - 16:02

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Le rire de sa cousine le vexa presque autant qu’il l’enchanta ; elle se foutait bien du regard des autres, mais celui que lui portait sa cousine importait, en revanche, et elle n’aimait pas l’idée qu’elle pût se rendre parfaitement ridicule aux yeux de Fay. Les gloussements de Padouk – qui riait sans même avoir vu ce qui poussait les autres à rire - et d’Ernest lui collèrent des papillons au ventre, aussi, et elle se dit finalement que les rires des trois lurons valaient bien la bosse qu’elle aurait sûrement sur son front dans les minutes à venir. Elle se le frottait, d’ailleurs, quand elle sentit sa cousine arriver derrière elle. À chaque fois qu’elle s’approchait aussi près d’elle, Andrea avait peur de snap. Et à chaque fois qu’elle la touchait ainsi, elle avait peur de perdre la tête. Elle dut se faire violence pour ne pas fondre sur elle, sur ses lèvres et la recouvrir de baisers. Au lieu de cela, elle ferma les yeux et la laissa faire, fronçant les sourcils quand on osa attaquer sa maladresse légendaire. « Je suis certaine que c’est l’arbre qui me foncerait dessus. Je les attire, c’est un fait. » – elle jeta un coup d’œil à Ernest qui, évidemment, trouvait toutes les raisons du monde à détester Andrea – « Mais même si je me prends des coups, je suis costaud, je saurai me relever et en prendre d’autres. », dit-elle en gonflant sa poitrine, fière et forte. Pourtant, quand Fay vint à lui embrasser le bout du nez, elle perdit de sa superbe. Son cœur battait si fort qu’il aurait pu sortir de sa poitrine, et son corps entier trahissait les émois qui l’envahissaient. Elle fut si perdue dans sa contemplation et dans l’effort surhumain qu’elle déployait pour ne pas céder à ses pulsions qu’elle en oublia le repas, l’omelette et tout le reste. Fay, elle, le lui rappela de la plus délicate des façons… Sentant à son tour l’odeur de brûlé, Andrea s’arracha à sa transe pour venir remuer le contenu de la poêle et constater les dégâts. « Merde ! » – elle éteignit le feu et servit l’omelette dans une assiette afin de faire l’état des lieux. « Ah ! Non, ça va… Nous avons évité le pire. Je prendrai ce qui a cramé et tu prendras le reste. », dit-elle, de facto.

Préférant s’occuper pour ne pas penser au reste – à savoir à sa cousine, nue, au milieu des fleurs -, elle finit de préparer le plateau pour tout emmener dehors. Si tout se passait bien, elle pourrait rester jusqu’en début de soirée et prendre quelques insectes à donner en offrandes à Ernest et lui voler ses bouts de bois… Qu’est ce qu’il pouvait être dur en affaire, ce botruc ! Se retournant vers sa cousine, les joues rougies et le cœur toujours aussi palpitant -, Andrea empoigna ensuite le plateau. « C’est prêt ! » Elle souriait comme une enfant.

Prenant les devants, elle ressortit de la maison pour aller installer leur repas au pied du cerisier fraichement taillé. Elle usa – pour une fois - de sa magie pour déplier une large nappe et « dresser » la table avant de s’assoir sans plus attendre. Elle avait faim – comme toujours – et manger lui occuperait assez les mains et l’esprit pour ne pas avoir à baver comme une femme des cavernes devant sa cousine. Elle prit le temps de casser quelques noix trouvées dans la cuisine pour les donner à Padouk, en plus d’une petite portion de son omelette. Le niffleur était bien entretenu... Un peu grassouillet, certes, mais en même temps, il était un peu pourri gâté.  « Je ne sais pas toi, mais je suis affamée. », dit-elle finalement, et assez inutilement. Elle s'attaqua à son assiette - tout en faisant abstraction des petits bouts un peu beaucoup trop cuits - tout en regardant les fleurs, autour d'elles. Elle regrettait de ne pas avoir pu lui ramener une fleurs exotique et rarissime du monde extérieure, et elle se demandait toujours si elle pourrait le faire, d'une façon ou d'une autre, un jour. C'est que s'il le fallait, elle traverserait le monde et tous ses dangers, pour faire éclore ne serait-ce qu'un seul sourire sur les lèvres de sa cousine. « Que dois-tu faire encore, dans ce jardin ? Il n'a plus trop besoin que tu te vides de toute ton énergie, maintenant que le plus gros est fait, non...? » Talent n°2 : toujours s'inquiéter, surtout quand il ne le faut pas.
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What if I say I shall not wait ?
What if I burst the fleshly gate And pass, escaped, to thee ? What if I file this mortal off, See where it hurt me, —that ’s enough, — And wade in liberty ? They cannot take us any more. • E. Dickinson | (c)flotsam.
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Ven 26 Aoû - 22:12

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La lueur qu’elle avait l’impression de voir dans les yeux d’Andrea lui plaisait, au-delà de toute logique. Fay n’avait jamais été attirée par quiconque, pas qu’elle s’en souvînt, en tous les cas. Elle ne s’était jamais posé la question de savoir si son regard était plus attiré par les hommes ou par les femmes, ni de ce que ça pouvait faire d’embrasser quelqu’un. Elle avait vu l’amour que se portait ses parents, et si l’idée de partager cette relation avec quelqu’un lui avait plu, elle ne s’était pas non évertuée à la chercher. Les évènements qui s’étaient passés la veille de son retour sur l’île n’avaient pas non plus aidé son hésitation. Pendant quelques années, lorsque quelqu’un l’avait touchée, c’était ses mains à lui qu’elle avait senties, lui arrachant quelque chose qu’elle ne savait même pas lui être aussi cher. Aujourd’hui, elle arrivait à ne plus y penser. La seule chose qu’elle savait, c’était que voir cette lueur dans les yeux d’Andrea lui plaisait, et qu’elle n’aurait pas aimé la voir dans les yeux d’une quelconque autre personne. Elle se demandait seulement si sa cousine cèderait un jour à ses désirs ou si elle se contenterait de se languir d’elle sans rien faire.

Ca ne serait pas à cet instant qu’elle la ferait céder, en tous les cas, car Andrea avait vite fait de se défaire de son étreinte pour sauver le repas. Fay retint un soupir et se tourna pour observer sa cousine essayer de détacher les morceaux d’œuf brûlés de la poêle, s’adossant à la porte du placard qui avait ricoché sur Andrea. « Jusqu’au jour où tu ne te relèveras plus ? » Demanda-t-elle d’un ton léger, presque distrait. Elle savait bien l’hypocrisie de ses mots, elle qui faisait à peine attention à sa santé physique. En tous les cas elle n’allait pas non plus courir droit sur le danger si elle pouvait l’éviter, contrairement à sa cousine, qui semblait être un aimant à situation précaires. « Ne crois pas qu’Iris ne m’a pas raconté le nombre infernal de pétrins dans lesquels tu t’es fourrée, Andrea. » Ajouta-t-elle sur l’air de la plaisanterie, continuant d’observer Andrea évoluer dans sa cuisine comme si elle avait vécu ici toute sa vie. Rapidement, les assiettes étaient remplies et placées sur un plateau, que la blonde n’hésita pas à amener dehors.

Elle la suivit dehors, restant quelques pas derrière alors qu’elle s’occupait d’installer leur petit coin repas. Elle fut surprise de voir Andrea utiliser sa magie pour une tâche aussi simple, elle qui l’utilisait encore moins que Fay. Elle ne dit rien, venant finalement s’installer sur la nappe, les jambes sur le même côté et les chevilles croisées. Padouk sauta de son épaule pour se diriger vers l’odeur de la nourriture, et elle le poussa avec le doigt lorsqu’il faillit tomber tête la première dans l’assiette. Au moins lui avait l’excuse d’être aveugle, pensa-t-elle avec un sourire. Ernest se détacha lui aussi de son épaule pour remonter sur le cerisier. Elle lança un regard à Andrea alors que cette dernière commençait à manger ses œufs brûlés, et Fay s’osa à grimacer un petit peu. Certes, elle était bien capable de manger de tout sans véritablement s’offenser de la qualité de la nourriture, mais elle n’aimait pas les œufs brûlés. Elle prit une bouchée de son propre plat, qui sembla se transformer en cendres dans sa bouche en entendant l’observation d’Andrea. Elle se força à avaler et elle reposa l’assiette sur la nappe délicatement, s’adossant au cerisier derrière elle.

Elle laissa glisser ses yeux sur les hautes herbes, les fleurs sauvages, et les abeilles qui volaient d’un pétale à l’autre. Elle n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que derrière elles se tenait la cabane où ses parents avaient trouvé la mort, maintenant à moitié recouverte de lianes et lierre, de jasmins et autres grimpants, le monument rendu à la nature. Elle laissa échapper un soupir avant de regarder Andrea, ses doigts serrant presque nerveusement le tissu de sa robe. « Tu te souviens de l’état de la terre, avant ? » La question était rhétorique. Pendant presque dix ans, le terrain avait été mort. « J’ai passé des années à essayer de replanter, à faire pousser quoi que ce soit, sans jamais y parvenir. » Elle baissa son regard sur ses mains, en glissant une dans la poche de sa robe pour en sortir une graine qu’elle garda dans la paume de sa main.

A moitié concentrée (comme toujours), plutôt distraite par le bruit du vent et par le parfum de sa cousine, elle fit pousser la graine dans sa paume jusqu’à obtenir une rose rouge parfaitement formée. Elle tendit la fleur à Andrea avec un sourire distrait. « C’est la magie qui a fait revivre le jardin. Ma magie. » Lui dit-elle alors, le ton intense, espérant qu’elle comprît sans qu’elle n’eût à le dire. Mais c’était Andrea, et elle ne se faisait pas d’illusions ; sa cousine préférait qu’on explicitât. « Si je ne continue pas de le nourrir avec ma magie, qu’est-ce qui me dit que tout ne va pas mourir à nouveau ? » Souffla-t-elle enfin, les yeux sur les fleurs. « Je ne sais pas si je le supporterais, tu comprends ? » Se tournant une nouvelle fois vers Andrea, elle porta sa main contre la joue de sa cousine, caressant doucement la peau, comme pour la consoler. « J’apprécie que tu t’inquiètes, mais ça n’est pas nécessaire. » Murmura-t-elle avant de se détourner pour reprendre son assiette, simulant un entrain qu’elle ne ressentait pas. Mais elle savait que manger tout le plat ferait plaisir à sa cousine, d’autant qu’Andrea avait sacrifié ses propres papilles pour le plaisir de Fay. « Mmh, tu devrais venir me faire à manger plus souvent. Merci. » Lui dit-elle après une autre bouchée, un sourire léger sur les lèvres.
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Mer 31 Aoû - 15:58

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Andrea n’y avait peut-être pas prêté attention de vive voix, mais dans sa tête, elle avait bien noté, en lettres capitales et clignotantes « Iris = Traitresse ». L’avalante se souvenait sans peine du nombre de fois où son amie avait dû la sortir d’un merdier pas possible, et surtout, du nombre de fois qu’elle l’avait vue se ridiculiser au-delà de tout bon sens. Que celle-ci aille raconter ses exploits – ou plutôt ses gamelles – à d’autres et à sa cousine, de surcroit, elle aurait préféré ne pas le savoir… Elle se promit donc d’aller déposer une belle bouse de Zowu sur le pas de sa porte. Elle était certaine qu’elle serait ravie du cadeau, et plus encore qu’Iris devinerait l’expéditeur de celui-ci.

D’un œil distrait, elle regardait Padouk grignoter, et Ernest qui faisait Merlin sait quoi dans son cerisier ; elle n’oubliait pas qu’il lui faudrait le soudoyer pour récupérer les branches, et elle essayait déjà de voir dans quelles parties du jardin elle trouverait de quoi le faire baver et de quoi l’occuper assez longtemps pour faire son braquage. Alors qu’elle se nourrissait de son plat assez infâme parce que vraiment trop cuit, Andrea remarqua que sa cousine s’était arrêtée. Peut-être avait-elle émit l’inquiétude de trop, dit le mot qu’il ne fallait pas, ou peut-être que son plat n’était juste pas à son goût, tout simplement… Il n’en restait pas moins qu’Andrea s’arrêta aussi, la fourchette à mi-chemin entre son assiette et sa bouche, sa bouche ouverte et figée, comme si elle attendait d’avaler des mouches. Elle regardait Fay d’un air ahuri, l’écoutant avec attention – quoiqu’elle la fixait avec des yeux amoureux, plutôt qu’elle ne l’écoutait réellement. Ce qu’elle entendait ne lui plaisait pas, et elle se redressait doucement, à mesure que sa cousine lui expliquait le fonctionnement de son jardin. Dans sa tête de troglodyte, elle en arrivait à une seule conclusion : le jardin pouvait crever, si Fay n’y déversait pas sa magie. Et, si ce jardin n’était pas la seule raison de vivre de sa cousine, elle y aurait bien foutu le feu pour que le problème ne se posât plus.

Et, quand Fay se remit à picorer et à lancer une idée – peut-être en l’air, soyons honnête – Andrea reprit vie. Oubliant pourtant ce qu’elle faisait la minute d’avant, elle brandit sa fourchette vers sa cousine, lui jeter ses œufs cramés sur la robe. Elle ne vit rien, pourtant, puisqu’elle utilisait tous ses neurones à l’élaboration d’un emploi du temps où il fallait caser des déjeuners – ou des diners, l’espérait-elle… - avec sa cousine, son travail à l’atelier et les heures d’ouverture de sa boutique. « Ça peut tout à fait se jouer ! » - elle prit une seconde pour foutre une coup de pelle dans son assiette et jeter son contenu dans sa bouche avant de l’avaler sans même prendre le temps de mâcher, avant de reprendre – « La boutique est fermée le lundi, je peux venir déjeuner avec toi, si tu veux. » - deuxième bectée express – « Je pourrais revenir mercredi pendant ma coupure, et le vendredi soir, si tu veux ? J’ouvre plus tard le samedi matin, et la boutique n’est ouverte qu’un samedi sur deux. » Troisième bectée express. Bectée assassine, puisque la gourgandine avala de travers et manquait maintenant de s’étouffer. Mais pas de panique, puis que c’était bien connu, avaler un pichet d’eau en se bouchant le nez, ça fait toujours tout passer, non ? Andrea avait déjà échappé à la mort des dizaines de fois – bon, elle exagérait sûrement -, il était hors de question qu’elle crevât ici, aux pieds de sa cousine… Après de longues secondes à revenir à la vie, elle sembla se calmer. « J’vais peut-être manger plus doucement, je pense… » - dit-elle, les yeux en soucoupe et plein de larmes alors qu’elle avait vu sa vie défiler devant ses yeux. Finalement, elle prit un bout de fromage qui s’était glissé dans leur plateau. Talent n°3 : se coller aux portes de la mort.
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Jeu 8 Sep - 20:52

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Elle contempla sa cousine qui semblait reprendre vie, alors qu’elle s’était à moitié figée après son contact. C’était comme si les mots de Fay avaient réveillé quelque chose en elle, et elle s’agitait, versant sans faire attention la totalité de sa fourchette sur la couverture sur laquelle elles étaient installées, certains morceaux se retrouvant même sur la tunique de Fay. La jeune femme ne dit rien, s’amusant silencieusement des manières d’Andrea, qui comme toujours, préférait commencer à agir et à parler sans trop réfléchir. Déjà, elle faisait des plans pour venir nourrir Fay, sans trop s’inquiéter de si la brune était véritablement sincère lorsqu’elle lui avait dit qu’elle devait venir plus souvent. Bien sûr, elle voulait voir Andrea plus souvent que ce qu’elle ne la côtoyait actuellement, mais passer de rien à tout était un brin effrayant pour Fay. Elle était habituée à sa tranquillité et sa solitude, accompagnée seulement d’Ernest et plus rarement encore d’Isla qui passait la voir. Andrea se préparait à venir la voir au moins trois fois par semaine, ce qui était à des années lumières de ce qu’elle faisait à présent. Pour autant, sa cousine démontrait tant d’entrain que Fay ne pouvait se résigner à lui dire que c’était trop.

Andrea en était si heureuse qu’elle s’étouffa sur sa bouchée d’œuf, attirant l’attention de Padouk, et de Fay bien sûr, qui l’observa avec un brin d’inquiétude. Elle eut un mouvement vers sa cousine, prête à lui venir en aide si elle ne reprenait pas son souffle, mais cela finit par passer après quelques longues secondes à tousser et inspirer désespérément. Comment n’était-elle pas encore morte ? « Mmh, je pense que c’est plus sage, en effet. » Lui répondit-elle doucement, tendant une main pour venir essuyer les larmes qui avaient coulé sur les joues d’Andrea. Elle lui sourit, et détourna le regard un instant vers son assiette pour reprendre une dernière bouchée, reposant le tout sur la nappe. Il n’en restait qu’un quart, ce qui montrait que Fay avait fait un effort particulier. « Tu peux venir, mais seulement si tu promets de prendre les choses un peu plus tranquillement quand tu es là. » Elle se décala doucement le long de la nappe, s’allongeant tout en prenant soin de pouvoir poser sa tête sur la cuisse d’Andrea. « We have all the time in the world, you know ? »

Elle attrapa l’une des mains d’Andrea et elle entrelaça leurs doigts distraitement, la gardant doucement posée contre le haut de sa poitrine. Elle ferma les yeux, lâchant un petit soupir de contentement. Elle espérait seulement que sa cousine ne se décidât à cesser de manger, parce qu’elle ne voulait pas se retrouver avec des morceaux d’œufs dans ses cheveux ; ça la contrarierait. « Il y a une vieille bûche avec quelques scarabées dans le fond du jardin, pour tout à l’heure. » Dit-elle à Andrea sur un ton distrait, bien consciente que sa cousine n’avait cessé de jeter des regards sur le petit tas de branches posé à quelques pas d’elles. Ernest veillait au grain, même si les branches étaient déjà coupées de l’arbre. C’était son arbre, après tout, et il le protégeait comme bon lui semblait. Elle porta la main d’Andrea à ses lèvres pour y placer un baiser délicat, rouvrant les yeux pour contempler sa cousine. « On n’est pas mal comme ça, non ? » Elle tendit sa main libre pour venir caresser la joue d’Andrea. « Tu m’as manquée, même si tu es ridicule parfois. » Lui murmura-t-elle avant de se mordre quelques secondes la lèvre, puis de détourner le regard à nouveau. Peut-être que si Andrea prenait le temps de respirer une seconde, de réfléchir, de se poser, peut-être alors se rendrait-elle compte que Fay lui tendait une centaine de perches à la seconde ; qu’elle essayait peut-être maladroitement de la séduire.
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Mer 9 Nov - 15:49

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Prenons d’abord une minute pour savourer le fait qu’Andrea ne se soit pas étouffée en avalant son fromage ; c’était assez rare pour le noter ! Délaissant finalement le plateau, la jeune femme se sentit assez rassasiée pour ne plus se bâfrer au-dessus de la tête de sa cousine, au risque de l’inonder de miettes.  Et puis, il fallait aussi bien avouer que manger avec une seule main libre n’avait rien de bien pratique… Mais – contre toute attente – Andrea vit son intérêt se porter sur tout autre chose que sur la bouffe – ça aussi, c’était assez rare pour pouvoir le noter – et c’est alors sur sa cousine que ses yeux se posèrent. Là, seules dans ce jardin bourré de souvenirs et baignant dans un calme quasi religieux, Andrea put savourer la présence de Fay, leur proximité et les caresses partagées. Elle regardait leurs mains liées, et elle en oublia également les petits morceaux de bois qu’elle convoitait, ne répondant que d’un grognement distrait lorsque Fay lui indiqua où trouver des offrandes à faire à Ernest. L’ébéniste était si subjuguée par leurs mains entrelacées qu’elle fut presque surprise par la caresse que vint déposer Fay, contre sa joue. Elle fut électrisée, hébétée – plus que d’habitude, entendons-nous – par ce geste et ce fut comme si son cerveau, jusque-là perpétuellement endormi et plongé dans d’épaisses brumes, s’éveilla enfin. Se pouvait-il que Fay, elle-aussi, entretiennent quelques affections pour Andrea ? Andrea fronçait maintenant les sourcils, cherchant dans sa mémoire si Fay avait toujours été si tactile. Avant son année de découverte, elle l’avait été, avec tous les membres de leur famille, mais après son retour, elle s’était faite plus distante et moins attirée par le contact physique… Comme si quelque chose l’en empêchait. Mais à bien réfléchir, Andrea dut se rendre à l’évidence : Fay avait peut-être cessé de toucher les autres, mais pas elle, pas Andrea. Cette réalisation s’abattit sur Andrea comme une belle baffe en pleine face. Elle écarquilla alors les yeux, à la fois paniquée et terriblement ravie. Si elle avait pu, elle se serait levée pour danser comme une attardée, mais Fay était là, allongée devant elle, la maintenant sans poigne sur le sol.

De longues secondes s’étaient écoulées, et Andrea avait l’air d’être ailleurs, et d’être en prise avec une prise de conscience à lui fendre le crâne. Pourtant, elle réussit à se reprendre en main avant d’avoir l’air complètement abruti, et se concentra sur ce qui était, au fond, le plus important : sa cousine. « Si on est bien ? » - elle reprenait le train en marche - « Oui, oui, on est bien… Je suis toujours bien avec toi. » - lâcha-t-elle sans trop réfléchir. Et, si elle avait eu l’occasion, peut-être Andrea se serait-elle – faussement - offusquée d’avoir été ainsi insultée par Fay, mais son cerveau fut encore une fois court-circuité. Rêvait-elle, maintenant, ou Fay tentait clairement de la charmer ? Ah, si Andrea avait été un homme, nul doute que son corps l’aurait trahi, mais grâce à Merlin, elle put tenter de garder son calme… Au moins 14 secondes. Et puis, ce fut trop pour la jeune femme qui se jeta à l’eau, complètement aveuglée par un désir qu’elle n’arrivait plus à contenir. Elle se contorsionna sans la moindre grâce, se retenant de grogner ou de tout envoyer en l’air – sa cousine aussi, par la même occasion – avant de s’allonger contre sa cousine. Elle braqua son regard dans le sien, implorant et plein d’adoration. « M’en voudras-tu, si je t’embrasse ? » - c’est qu’elle était polie, la grande perche - « J’ai l’impression que je vais devenir folle, si je ne le fais pas. Et puis… Tu joues avec moi, n’est-ce pas ? Tu sais que je... » Elle n’était pas douée avec les mots, alors elle préféra se taire, s’avançant finalement pour venir embrasser sa cousine. Elle espérait ne pas se tromper sur les avances de sa cousine, parce que sinon, elle se prendrait un merveilleux rateau et se ferait mettre à la porte manu militari. Talent n°4 : ne pas savoir évaluer une situation, et se foutre dans de beaux draps.
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Dim 13 Nov - 11:37

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Andrea était étrangement silencieuse. Cela ne déplaisait pas à Fay, qui espérait que cela supposât que sa cousine était en train de réfléchir à quelque chose. Le fait était rare en lui-même. Sa jeune cousine était plutôt le genre de personne qui agissait avant de réfléchir, ce qui l’avait mise dans l’embarras un nombre impressionnant de situations. Pour autant, Andrea était une des personnes les plus sincères que Fay connaissait, et elle pouvait donc lui pardonner son manque quasi total de réflexion. Avec un peu de chance, c’était à leur relation que réfléchissait sa cousine. Peut-être parviendrait-elle enfin à franchir les limites qu’elle s’imposait ; peut-être ferait-elle enfin preuve du courage stupide qui la caractérisait et qu’elle ne mettait pourtant jamais en œuvre lorsqu’il s’agissait de Fay. Ca n’était pas dire que l’herboriste aurait préféré qu’Andrea la pressât contre un arbre et l’embrassât sans lui demander son avis, mais elle n’aurait pas dit non à quelques avances un peu mieux menées.

Sa cousine sembla revenir à elle, répondant sans sembler s’en rendre compte à Fay. Le sentiment partagé par Andrea la fit sourire, et elle pressa un peu le côté de son visage contre sa cuisse. Oh, même si l’ébéniste n’était pas prête à franchir le dernier pas de leur relation, Fay finirait bien par s’en contenter. Elles étaient bien ainsi, toutes les deux, et même si l’herboriste était curieuse de ce que ça ferait, de se faire embrasser par Andrea, elle décida que si sa cousine restait aussi tendre elle ne demanderait pas plus. Et puis de toute façon, elle ne savait pas comment elle prendrait un tel contact. Elle n’avait jamais eu de relation de ce type depuis son … attaque, lors de son année de découverte, et elle ne pouvait être certaine qu’elle réagirait correctement si on lui présentait des attentions similaires. Andrea n’était pas n’importe quoi, malgré tout, et son affection — son amour osa-t-elle même penser — serait peut-être l’ingrédient nécessaire pour l’empêcher de mal réagir.

Le soudain mouvement d’Andrea l’arracha de ses pensées, et elle se sentit un peu malmenée par le changement de sa cousine. Son coussin confortable avait disparu, sa tête maintenant posée à même la nappe, et le visage d’Andrea se trouvait dans une proximité si immédiate que Fay en eu le souffle coupé un instant. Elle pouvait sentir tout le corps de sa cousine contre le sien, et ça la fit frémir. Elle ne pouvait échapper au regard d’Andrea, plein d’adoration, et elle porta une main contre sa joue, surprise. Etait-ce là la fameuse bravoure de l’ébéniste, qu’elle était en train de contempler ? La question de sa cousine la prit de court, si bien qu’elle ne s’osa pas à répondre. Cela n’importait pas, parce qu’Andrea continuait sur sa lancée, et Fay ne pouvait pas s’empêcher de regarder ses lèvres à présent, plutôt que ses yeux.

Elle laissa échapper un petit bruit lorsque ces mêmes lèvres se retrouvèrent pressées contre les siennes, et elle ne put retenir la réaction basique de son corps, qui se crispa contre Andrea. Elle respirait à moitié, ou presque plus, et lorsque sa cousine s’écarta, elle ne put s’empêcher de la suivre. « Attends. » Murmura-t-elle avant de l’embrasser à son tour, glissant sa main dans les cheveux de sa cousine pour l’empêcher de reculer plus. Les membres de Fay se détendaient de plus en plus à chaque seconde qui passait, si bien qu’elle finit par se presser à son tour contre Andrea. Quelques instants plus tard, elle sépara leurs lèvres mais elle garda sa main dans les cheveux de sa cousine, l’observant alors avec peut-être autant d’adoration que l’ébéniste l’avait fait. « Je pensais que tu n’oserais jamais. » Avoua-t-elle, la lèvre mordue à nouveau. Elle glissa sa main sur le visage d’Andrea, caressant sa peau jusqu’à passer son pouce contre sa bouche. « I love you, you know ? » Lui dit-elle avec conviction, avant de s’avancer pour l’embrasser à nouveau, un peu moins sagement cette fois-ci.
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Jeu 19 Jan - 16:17

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Elle n’aurait su retrouver le nom de cet auteur, mais à cet instant – bien étrangement, d’ailleur , vu le contexte ! – Andrea repensait à lui, à ce qu’il avait pu dire et à une phrase qui parlait d’imagination, de logique, et d’évènement à venir. Parce que cet instant, elle l’avait imaginé des centaines, peut-être même des miliers de fois. À différentes saisons, dans des lieux divers et variés, mais toujours avec elle. Elle en avait passé, des jours entiers à carve le bois, à lui donner des courbes qu’elle rêvait de toucher, sans jamais vraiment l’oser. Jusque-là, tout du moins… Aujourdh’ui n’était pas un jour particuler. Elle ne s’était pas levée avec la volnté viscérale de prendre son courage à deux mains et de foncer, tête baissée, dans une séduction qu’elle ne maitrisait évidemment pas. Parlker au bois, parler à son Padouk ou parler aux garnements, pourquoi pas, mais quand il fallait parler à sa cousine – donc de manière intelligible et adulte –, Andrea séchait bien souvent… Alors la séduire, c’était impensable.

Et pourtant elle était là, comme cet Alexandre – lequel ? – sur ce continent, là, qui envahissait tout… Comment se souvenait-elle de ça, d’ailleurs, Andrea ? Cela n’avait pas d’importance. Le fait était qu’elle se sentait comme ça, comme un conquérant, prêt à tout raser, tout embraser sur son passage. Cette femme, elle la convoiait depuis des années, et maintenant qu’elle pouvait enfin l’embrasser, Andrea n’allait pas laisser sa chance passer. Surtout que Fay – après avoir laissé passer le choc, visiblement – ne semblait pas dérangée par la tournure de ces évènements. L’attendait-elle, d’ailleurs ? À l’entendre, on aurait pu penser que oui, mais Andrea, à défaut de comprendre, n’avait pas non plus entendu les allusions de sa cousine ; elle était censée avec la vingtaine déjà bien entamée, mais elle réagissait littéralement comme une adolescent de seize ans ! Obnubilée par celle qui se tenait tout contre elle, elle n’était plus capable de penser convenablement – déjà qu’en temps normal, ce n’était déjà pas facile, alors avec Fay qui répondait à son baiser et pire encore qui jetait de l’huile sur le feu, autant dire que la jeune de Beaumenoir n’avait plus de cerveau. « Attends, quoi ? » – les mots de Fay avaient fini par lui percuter le tympan, et elle avait du mettre fin à ce baiser, bien plus osé que le précédant, et initié, lui, par son innocente cousine. Innocente ? « Qu’est-ce qu... » Andrea se redressa légèrement pour regarder Fay le plus sérieusement du monde « Je pensais que. Non. Enfin, je ne pensais pas que c’était possible. » elle murmurait, comme s’il ne fallait pas parler trop fort, au risque de tout faire exploser. « Je crois que je t’aime depuis des années, Fay. » Elle la regardait avec un air idiot et un sourire béat ; avoir découvert une nouvelle souche de bois inconnue, rarissime et magique n’aurait pas pu lui donner un air aussi heureux.

Elle fut cependant ramenée à la réalité lorsqu’elle sentit des trucs indéterminés lui tomber dessus. Il ne lui fallu pas bien longtemps avant de lever les yeux et de voir qu’Ernest jetait des débris de bois dans sa direction. « Hé ! Laisse moi tranquille ! Je ne vais lui faire de mal à ta Fay ! Et puis quoi, il faut aussi que je te donner des vers de terre pour avoir le droit de l’embrasser ?! », dit-elle, peut-être un peu trop fort. Si fort, au moins, qu’elle prit conscience de ce qu’elle venait de dire… Bon, il fallait bien le temps que ça monte, hm. « Oh… Je peux t’embrasser, maintenant ! Je peux, n'est-ce pas ? » Elle avait oublié Ernest, qui râlait maintenant auprès de Padouk. Alliant le geste au verbe, elle se pencha à nouveau vers Fay. Elle l’embrassa à nouveau, mettant tout autant d’ardeur et plus encore, que lors de leur précédant baiser. Elle ne voulait pas aller trop vite, évidemment, et elle ferait tout son possible pour ne pas être trop demandeuse auprès de sa cousine, mais… Ah, il n’était plus temps de réfléchir : elle se perdait à nouveau dans l’étreinte de sa cousine, laissant autant que possible ses mains caresser ses formes, des formes qu’elle connaissait presque, pour avoir tenter tant de fois de les reproduire en sculpture. Les vêtements de Fay la dérangeaient, et elle aurait voulu les faire disparaître ; était-elle plus douce que du bois de genévrier, plus chaude qu’un tison plus… « Tu es tout de même plus agréable à toucher que du bois... » - dit-elle sans réfléchir. À quoi ça sert de réfléchir, de toute façon ? Talent n°5 : y'en a pas, tiens.
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What if I say I shall not wait ?
What if I burst the fleshly gate And pass, escaped, to thee ? What if I file this mortal off, See where it hurt me, —that ’s enough, — And wade in liberty ? They cannot take us any more. • E. Dickinson | (c)flotsam.
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Lun 23 Jan - 15:56

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Fay se demandait comment sa cousine pouvait encore faire l’effort de réfléchir à quoi que ce soit. L’herboriste ne pouvait pas dire qu’elle passait autant de temps qu’Andrea à se prendre métaphoriquement les pieds dans le tapis, son cerveau n’étant pas aussi dissipé et constamment en ébullition, contrairement à sa cousine ; pour autant leur étreinte avait fait taire les maigres pensées qui habitaient encore son crâne. Cela ne suffisait cependant pas à Andrea, qui continuait à questionner quelque chose qui paraissait à Fay aussi évident que la fonte des neiges au début du printemps. L’ébéniste se redressait et déjà Fay déplorait l’absence de contact, son corps se tendant par réflexe pour rester proche de celui de sa cousine. La pauvre Andrea ne comprenait pas ce qu’il se passait, et d’ordinaire Fay aurait compati à son trouble. A cet instant, elle avait plutôt envie de revenir à des activités plus sympathiques que de ressasser des évidences. Toujours était-il que la déclaration d’Andrea, accompagnée de ces yeux transis et de ce sourire béat réussirent à la faire rougir. Elle glissa sa main contre la joue de sa cousine, caressant la peau sans un mot. Elle s’apprêtait à se pencher en avant à nouveau, pour reprendre là où elles s’étaient arrêtées, avant d’être interrompue par Ernest.

L’une des brindilles qu’il jeta sur Andrea ricocha et heurta son bras, et elle leva les yeux vers le Botruc, plus amusée qu’irritée. Elle savait qu’il n’appréciait guère l’ébéniste et qu’il la supportait bon gré mal gré pour faire plaisir à Fay, et qu’un tel développement ne lui plairait encore moins. Cela sous-entendait qu’Andrea serait là plus souvent qu’avant, et si Fay ne pouvait s’en plaindre, elle savait que ça n’était pas le cas pour Ernest. Mais Andrea savait se défendre – peut-être un peu maladroitement lorsqu’il s’agissait de la créature – et l’herboriste ne pouvait pas passer son temps à jouer le médiateur entre ses deux plus proches compagnons. Elle les regarda alors avec un sourire amusé, laissant même échapper un petit rire à l’éclat de voix d’Andrea. Sa cousine ne s’était peut-être pas rendue compte que ses mots avaient porté dans la totalité du jardin, ne s’était visiblement même pas rendue compte de ce qu’elle avait dit. Fay observa le temps qu’il lui fallut pour intégrer ce qu’elle venait de dire, vaguement accablée par la capacité mentale parfois réduite de sa cousine, mais n’eut le temps de dire quoi que ce soit que les lèvres d’Andrea venaient l’embrasser à nouveau.

Elle laissa son amante les guider, suivant son étreinte et pressant ses lèvres contre les siennes avec autant d’ardeur. Elle mêla sa langue à leur baiser sans hésiter, les mains puissantes d’Andrea créant une multitude de frissons le long de son échine à mesure qu’elle caressait sa silhouette. Sans le savoir, elle eut la même pensée que sa cousine, souhaitant ardemment sentir ses doigts directement sur sa peau. Les mots prononcés par Andrea à la fin de leur baiser ne furent pas tout de suite intégrés par Fay, qui était plutôt occupée à glisser ses lèvres contre la mâchoire de l’ébéniste. Lorsqu’elle comprit la nouvelle ânerie de son amante, elle se demanda ce qu’elle pouvait faire pour enfin court-circuiter le cerveau terrible de la de Beaumenoir. Elle ne voulait même pas savoir ce qu’Andrea voulait dire, se doutant qu’il s’agissait d’un fait probablement accablant. Par chance, les lèvres de sa cousine étaient visiblement bonnes à plus de choses que de dire des bêtises, et elle se convint qu’elle arriverait à les mettre à l’ouvrage bien assez tôt.

Pressant sa main contre l’épaule d’Andrea, elle la repoussa jusqu’à ce que sa cousine fût assise sur la couverture. Ses attentions étaient entièrement focalisées sur l’ébéniste, si bien qu’elle en avait totalement oublié la nourriture à quelques centimètres d’elles, les deux créatures qui semblaient vouloir s’éloigner, et le fait qu’elles se trouvaient toujours dans le jardin de Fay, techniquement visibles aux yeux de tous ceux qui s’y aventureraient. L’herboriste ne s’en souciait pas. Gardant une main sur l’épaule de sa cousine, elle vint se mettre à genoux par-dessus ses cuisses, chevauchant ses jambes sans hésitation. Lorsqu’il lui semblait qu’Andrea allait se remettre à parler, elle attrapa son haut pour s’en dévêtir, révélant à sa cousine sa poitrine dénudée. L’ébéniste n’émit aucun son, mais pour être sûre qu’Andrea avait compris son intention, Fay attrapa ses mains et vint les placer sans sourciller sur ses seins. Le contact de ses doigts abîmés par le travail du bois lui arrachèrent un soupir, et elle se mordit la lèvre un instant, fixant sa cousine d’un regard appuyé. Elle relâcha ses mains et vint glisser ses doigts contre le visage d’Andrea, caressant ses lèvres du bout du pouce avant de venir les embrasser tendrement, le souffle court. « Let’s not talk for a while, mmh ? » Murmura-t-elle contre sa bouche avant de l’embrasser à nouveau, pressant son corps contre le sien.
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Mar 31 Jan - 22:04

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Andrea n’était plus.

Andrea était morte et avait été élevée au paradis. Après tout, c’était une âme bonne et généreuse, une belle personne et elle avait largement mérité sa place auprès des anges. Innocence incarnée, bonté personnifiée, la de Beaumenoir pouvait être fière de… Ah, mais que nenni !

Elle n’était finalement que perdue dans la myriade de sensations qui s’acharnait sur sa pauvre carcasse de pucelle. Parce qu’on lui avait prêté bon nombre d’aventures, à la donzelle, mais pas une n’était avérée. On lui avait inventé quelques amants, une centaine de maitresses, mais la vérité, c’est qu’elle n’avait jamais trouvé l’envie d’aller butiner, alors qu’elle n’avait d’yeux que pour une fleur et une seule : sa cousine. Alors, les baisers échangés jusque-là et ce brouillon d’étreinte avaient été suffisants pour lui court-circuiter à peu près les méninges. Elle dut se faire violence pour ne pas faire n’importe quoi, mesurer ses gestes et refreiner ses envies, pour ne pas casser la frêle silhouette de Fay en deux. Mais elle avait l’habitude de traiter les choses avec douceur. Ses ouvrages en étaient bien la preuve, et elle mettait un soin tout particulier à tailler et à sculpter le bois avec respect. Elle le caressait avec douceur et révérence, sublimant ses formes et ses couleurs, faisant de ses défauts ses plus belles qualités.

Avec Fay, l’exercice n’était clairement pas le même, mais il avait au moins le même avantage de réclamer toute l’attention d’Andrea, toute sa délicatesse et tout sa concentration. Et il n’y avait alors plus que ça, plus qu’elle ; sa cousine sur ses genoux, sa poitrine dénudée et les mains de l’ébéniste sur cet ouvrage. La nature l’avait divinement bien graciée, et les dernières notions professionnelles d’Andrea s’arrêtèrent là, observant avec plaisir les proportions presque parfaites de sa cousine. Elle voulut parler, dire un mot, dire à Fay combien elle la trouvait belle, mais son cerveau fut tout à fait éteint, lorsque ses mains se refermèrent sur le galbe tout à fait charmant de ses seins. Oubliant complètement le lieu dans lequel elle se trouvait, tout autant que l’audience qu’elle avait — et celle, d’ailleurs qui pouvait encore arriver —, Andrea se laissa porter par ses instincts ; à défaut de connaître encore le corps de sa cousine, elle connaissait assez le sien, pour savoir ce qui pourrait lui plaire ou non. Et d’ailleurs, ne lui avait-on pas dit qu’il était si simple de contenter une femme, quand on en était soi-même une ?

Quatre battements de cœur, quatre coups de tonnerre à travers l’âme, et Andrea prit les devants : ce que son corps réclamait, elle entreprit de le donner à Fay. Ses mains, d’abord timides et immobiles, se firent plus volages et taquines ; découvrant la douceur de ses seins, éveillant leur sensibilité jusqu’à la sentir piquer contre sa paume, Andrea sourit contre les lèvres de Fay, avant de venir lui mordiller la lippe inférieure. S’il ne fallait pas parler, alors Andrea le ferait tout de même, sans prononcer un mot, mais en écrivant sur le corps de l’intendante les lettres d’amour qu’elle ne lui avait jusque-là jamais écrites. Presque à regret, elle rompit le baiser avant de se hâter pour faire taire les plaintes de son amante ; un nouveau baiser lui fut offert, remplaçant ses mains par ses lèvres sur cette poitrine qui demandait toute son attention. Andrea se savait attirée par les poitrines, sans jamais savoir jusqu’où elle les aimait. Et celle de Fay avait tout pour lui plaire ; parce que c’était la première qu’elle pouvait contempler, déjà, et parce que c’était celle de Fay, surtout. Se délectant sans retenue sur ses tétons, Andrea se redressa pour allonger sa cousine sur la serviette qui avait accueilli leur pique-nique.

Sans un mot, toujours, elle laissa ses mains chavirer contre le derme chaud de Fay, laissant ses ongles courts dessiner çà et là d’innocents sillons. Bien vite — et sans plus de cérémonie — Andrea déshabilla complètement sa cousine, retirant son bas, à mesure qu’elle laissait ses baisers descendre eux-aussi. Et c’était comme si elle avait attendu ça toute sa vie, comme si elle avait réussi à monter tout en haut du monde, tout en haut du ciel et qu’elle avait trouvé sa destinée : sa cousine, maintenant nue devant elle et presque aussi haletante qu’Andrea. Elle embrassa son ventre nu, pressa sa joue contre lui et ferma les eux un instant. Son cœur battait à tout rompre, son corps tremblait et elle avait peur de se réveiller dans son lit, seule et désespérée, comme ça lui était déjà arrivé des dizaines et des dizaines de fois. Talent #6 : faire des rêves érotiques avec sa cousine, sans jamais qu'ils ne deviennent réalité.
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Ven 10 Fév - 22:15

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Andrea n’était plus que mouvement, son flux de parole miraculeusement arrêté alors que ses mains, elles, ne cessaient leurs caresses, et que ses lèvres ne cessaient de s’agiter autrement. Fay se perdait dans leur baiser, se cambrait contre ces mains rugueuses qui lui arrachaient frisson après frisson, tant et si bien que ses tétons perlaient ardemment contre les paumes de l’ébéniste. Fay avait eu quelques aventures par le passé, sur Avalon et en dehors, juste assez pour savoir qu’un corps ne l’intéressait pas en tant que tel, mais plutôt à cause de quelle âme l’habitait. Elle pouvait jurer sans hésiter qu’elle n’avait jamais désiré quelqu’un aussi fortement qu’elle désirait Andrea, à ce moment-là. Par chance, sa cousine semblait empreinte de la même urgence. Elle se laissa aller sur le dos, s’allongeant sur la couverture sans hésiter. Elle agrippa ses mains aux épaules d’Andrea, même si cette dernière bascula avec elle, et arqua ses reins pour rester en contact avec sa cousine. Ses cuisses vinrent enserrer les hanches de la brune, empêchant la de Beaumenoir de se retirer même si elle l’avait souhaité.

Les baisers d’Andrea lui arrachaient autant de frissons que ses caresses, puis rapidement des plaintes. Le reste du monde avait disparu pour Fay, ses attentions se retrouvant captivées par Andrea, ses mains et ses lèvres, si bien qu’il lui semblait même perdre la notion du temps. Les doigts de sa cousine couraient sur sa peau et elle tordait son corps sous les caresses, souhaitant être plus proche encore. Elle se retrouva bien vite nue, et si le fait que sa cousine fût, elle, toujours habillée, elle n’eut le temps de s’en plaindre. Andrea glissa le long de son corps, ses lèvres laissant derrière elle une coulée de lave, jusqu’à son ventre. Fay laissa échapper un souffle, un gémissement qui mourut dans sa gorge alors que sa cousine s’arrêtait dans sa course, si proche du feu qui brûlait entre ses cuisses.

Elle se releva sur un coude, plaçant son autre main contre le visage d’Andrea, l’encourageant à la regarder. Ses cuisses venaient se serrer contre les épaules de sa cousine, alors qu’elle glissait à nouveau son pouce contre les lèvres de la brune dans une douce caresse. « Don’t tease, please. I need you. » Lui dit-elle dans un murmure avant de pousser légèrement sur son front, pour la pousser à aller plus bas. Elle resta les yeux plongés dans les siens, le souffle haletant et la peau rougie par l’excitation, la contemplant avec adoration alors qu’elle brisait le dernier tabou et qu’elle plongeait entre ses cuisses. Andrea était maladroite, clairement inexpérimentée, mais elle compensait par son désir de plaire, son entrain. Fay la contempla aussi longtemps qu’elle en fût capable, avant de finalement se laisser tomber à nouveau sur la couverture. Son corps s’arquait sous les coups de langue, la tension prenant chacun de ses membres tour à tour, jusqu’à céder soudainement. Elle laissa échapper une plainte, un spasme parcourant son échine, alors que ses doigts se crispaient sur la poignée de mèches qu’elle avait en main, gardant précieusement Andrea contre elle, jusqu’aux dernières secondes d’extase.

Lorsqu’elle fut enfin capable de retrouver son souffle, elle attira sa cousine à sa hauteur et n’hésita pas une seconde pour l’embrasser, se goûtant sur ses lèvres et sur sa langue. Elle se battit quelques secondes avec le t-shirt d’Andrea avant de réussir à le lui arracher, pour en faire de même avec son soutien-gorge. Lâchant un soupir, elle glissa directement sa langue sur le creux de sa clavicule, goûtant pour la première fois à sa peau. Ses mains vinrent caresser ses hanches, puis tracer ses côtes jusqu’au galbe de ses seins, effleurant la peau du bout des doigts jusqu’à la sentir frissonner. Elle retourna Andrea sur la couverture sans trop de difficulté, se séparant de son étreinte pour la contempler silencieusement, ses mains caressant doucement son sternum jusqu’au bout tenant son pantalon, qu’elle libéra pour lui enlever, et la mettre également à nu. Elle laissa échapper un souffle en détaillant sa cousine, plaçant à nouveau sa main sur son torse pour la garder plaquée au sol. Il n’y avait pas meilleure vue, pensait-elle, qu’une Andrea silencieuse et transie par le désir qu’elle ressentait pour Fay.
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Ven 17 Mar - 21:56

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Andrea luttait pour rester dans le moment présent. Rien ne devait gâcher ce qui était en train de se passer, rien ne devait altérer une réalité qu’elle avait si longtemps espérée, sans jamais réussir à l’atteindre. Et pourtant, elle avait le vertige. Ancrée contre sa cousine, accrochée à elle de toutes ses forces, elle avair l’impression de pouvoir respirer, vraiment respirer pour la première fois de sa vie, comme si son existence avant ça, avant elle, s’était faite en apnée. Elle savourait, soupirait de plaisir et était attentive à sa cousine au point où plus rien autour d’elles n’avait d’importance. Et, quand Fay eut atteint son pic, l’ébéniste voulu graver cet instant dans sa mémoire ; le son, l’odeur, les goûts et la sensation des mains de Fay contre son crâne étaient peut-être la plus belle chose dans la vie d’Andrea.

Doucement, elle se redressa pour l’admirer, ne croyant toujours pas à sa chance. Elle n’eut pas le temps de s’apesentir sur les questions qui la taraudaient d’orindaire puisque déjà, sa cousine reprenait ses esprits, se redressant elle aussi pour venir l’embrasser. La teneur de ce baiser arracha un nouveau soupire à Andrea, et elle se perdit contre les lèvres de Fay. La suite la paralysa, alors que Fay sembait avoir quelques idées qu’Andrea n’avait jamais vraiment pris le temps d’envisager ; donner du plaisir à Fay avait toujours été l’un de ses fantasmes, mais jamais encore ne s’était-elle arrêtée sur le fait que - peut-être - sa cousine aurait elle également envie d’en faire de même… Très docilement, Andrea se laissa faire, s’allongeant en silence tandis qu’elle regardait Fay, rayonnante et glorieusement nue. Et, maintenant qu’elle l’était aussi, elle avait terriblement envie de sentir sa peau contre la sienne, de l’embrasser encore, partout et pour toujours. Attirant alors Fay contre elle, elle l’embrassait à nouveau, la positionnant sans mal entre ses cuisses. Nul doute que le désir qu’elle ressentait pour sa cousine pouvait se deviner, mais Andrea était déjà tant et si bien perdue qu’elle ne sut y prêter attention. Elle voulait Fay, partout à la fois, elle voulait être à jamais ruinée pour le monde entier et n’avoir sur elle que les affections de sa cousine, même si après cet après-midi là, elle ne devait plus jamais les recevoir. Contre ses lèvres et dans un souffle, elle se livra. « Claim what’s yours Fay. » Elle s’offrait à sa cousine sans retenue, sachant déjà qu’il faudrait trois fois rien, pour qu’elle glisse dans le précipice, alors qu’elle était si prêt du gouffre. Se dévoilant complètement aux mains de Fay, Andrea la guida sans un mot, braquant son regard dans celui de sa cousine. Le premier contact fut électrisant et presque assez pour déjà lui faire perdre pied. Et, dans un élan d’honnêteté brute, elle se sentit obligée de lui avouer : « Wait ! » - soudainement self-conscious - « I’ve never… » - Elle ferma les yeux, presque honteuse - «  Imstillavirgin. » murmura-t-elle entre se dents. Elle se sentit bête, mais après tout, n’était-ce pas là une preuve d’amour, que celle de s’être préservée pour sa cousine ?
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Dim 19 Mar - 22:05

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Fay let her move her as she wished, not resisting for a second as she accepted to part her thighs and settle between them. She could feel Andrea’s warmth against her skin, feel as silk she was, and it was incredibly arousing to know how much effect pleasuring her had had on her cousin. She was anxious to taste her now, to feel her come apart for her. But she didn’t want to rush. It wasn’t fair, she knew, as she had somehow forced Andrea not to tease, because she couldn’t have handled it then. But she wanted to discover her cousin and to love her as she deserved to be loved, and if it meant to kiss every inch of her skin before settling between her legs and stroke her to orgasm, she would do it without a second thought. It was a sweet form of torture, if Andrea was able to handle it, and if she wasn’t; well. She’d figure it out then.

Andrea was kissing her like she would die without it, and her passion was enough to reignite the fire between Fay’s legs. She ignored it, moving just so that her thigh pressed against her cousin’s labia, groaning slightly when she felt how wet she was. Maybe she wouldn’t be able to take her time after all. Andrea was whispering against her lips, clearly not far gone enough, and Fay aimed to rectify that as soon as possible. Still, the sentiment made her tremble and she thought that she quite liked that idea, Andrea being hers and no one else’s. “I will.” She whispered back, rising on her knees and watching as Andrea arched beneath her, exposing her breasts to her eyes. She took Fay’s hands and pressed them on her body, and Fay followed her voiceless command, tracing shapes with her fingertips as if she was trying to grow flowers on her cousin’s skin. Until she reached her labia, pushed by Andrea’s impatience, barely tracing it before taking her hand away at Andrea’s exclamation.

She had to concentrate to hear what her cousin was mumbling, but she understood the words well enough. She couldn’t help but smile softly, lifting her hand to caress Andrea’s face tenderly. “Don’t be embarrassed.” She said, shifting so that she could kiss Andrea once more. “I’ll be gentle, I promise.” She whispered against her lips before kissing her again, letting her hands trace shapes on her skin once more. She started with her breasts first, teasing her nipples gently until they were rock hard under her fingers. She couldn’t resist the temptation to take them into her mouth one after the other, lavishing them with her tongue and daring to graze them with her teeth just enough to tease. Once she heard Andrea gasp once or twice, she let her fingers wander further down her body.

She wanted to look at her as she finally made contact with her clit, and so she shifted so that she could rest her elbow near Andrea’s head, slipping her fingers between her blond hair as her other hand started rubbing lower. She stared into her cousin’s eyes, full of love and wonder as she watched the pleasure on her face. She didn’t resist the urge to kiss her, sucking her tongue into her mouth as her fingers moved slightly lower, starting to trace her entrance gently and gathering the wetness there before swirling them on her clit once again. She felt Andrea arch beneath her and she broke the kiss, staring into her eyes and biting her lip slightly. “May I … I mean, do you want that?” She asked, fingers drifting lower again so that Andrea understood her question. She didn’t need that to take her cousin to new heights, but there was this nearly irrepressible need to be inside her and claim her as she had said she would. But she respected Andrea more than anything, and she would be content with whatever the blond wanted.
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Andrea de Beaumenoir
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Mar 25 Juil - 16:13

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If I can stop one heart from breaking, I shall not live in vain; If I can ease one life the aching, Or cool one pain, Or help one fainting robin Unto his nest again, I shall not live in vain. + E. Dickinson



Flottant encore sur un merveilleux nuage, Andrea eut tout le mal du monde à ne pas gigoter dans tous les sens et à ne pas briser le moment en disant des inepties. La jeune femme n'avait jamais été très douée pour tenir en place, et pire encore pour suivre les instructions... Mais là, c'était différent, et la de Beaumenoir avait envie, avait besoin d'écouter sa cousine. Cette nouvelle sensation avait quelque chose d'étrange, et — pour s'assurer de ne rien faire de débile — Andrea se pencha sur la question... Elle avait envie d'obéir à Fay, envie que sa cousine la félicite et la récompense. Cela voulait-il dire quelque chose, sur Andrea ? Fay la regarderait-elle autrement, si sa jeune cousine verbalisait ce qu'elle avait envie de dire ? Trop de questions se heurtaient dans la caboche de l'ébéniste, et son cerveau prit la décision —peut-être salutaire — de se court-circuiter et de s'éteindre pour laisser place au reste ; à ces mains qui parcouraient sa peau, ces lèvres qui déposaient ça et là les promesses d'un vertigineux plongeon. Elle rouvrit les yeux pour revenir dans le moment présent et regardait à présent Fay sans vraiment la voir. Elle vit ses lèvres bouger sans discerner ses mots, mais tout ce qu'Andrea put faire fut d'acquiescer, laissant sa cousine prendre les commandes et faire tout ce qu'elle avait envie de faire de ce corps qui ne lui appartenait visiblement plus.

Familière des longues soirées en solitaire depuis des années — et plus encore depuis qu'elle s'était avouée une attirance envers sa cousine — Andrea connaissait assez son corps pour le savoir sensible et réactif au moindre effleurement. Ce qu'elle ne savait pas, en revanche, c'était à quel point des mains étrangères pouvaient littéralement l'embraser, et surtout, surtout parce qu'il s'agissait des mains de Fay... Délicates et attentionnées, ses dextres avaient une assurance qui déstabilisait la jeune de Beaumenoir. A ces mains, Andrea ne savait pas comment réagir, ni s'il lui fallait faire attention à quoi que ce soit ; à son corps qui cherchait le contact à tout prix, à son souffle qui se perdait et à sa voix qui semblait vouloir faire ses gammes. Finalement, sa cousine l'embrassa et ce fut assez pour contenir, ancrer Andrea sur ce sol et contre Fay qui allait réussir à lui faire perdre la tête. Faisant aveuglément confiance à son aînée, l'ébéniste s'accrochait maintenant à elle, suppliant sans un mot qu'elle aille plus loin, qu'elle lui fasse enfin connaitre cette réalité qu'elle avait maintes fois imaginée. Et, à cette dernière question, Andrea ne put contenir ce qu'elle avait toujours voulu lui dire : « Je t'en prie, Fay, dis moi que je t'appartiens. » — souffla-t-elle, timide — « Fais de moi ce que tu veux, dis moi ce que tu veux, je veux t'obéir. Je serai docile et obéissante. I'll make you proud I'll be a good girl. » — Elle esparait que ces paroles ne fussent pas mal interprétées, ou qu'elle ne heurtèrent pas Fay, mais il lui avait fallu être honnête envers sa cousine, et s'offrir à elle sans mesure.
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What if I say I shall not wait ?
What if I burst the fleshly gate And pass, escaped, to thee ? What if I file this mortal off, See where it hurt me, —that ’s enough, — And wade in liberty ? They cannot take us any more. • E. Dickinson | (c)flotsam.
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@ Fay de Beaumenoir

Fay de Beaumenoir
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Mer 2 Aoû - 15:13

I wanted to love you

Fay & Andrea



If I can stop one heart from breaking, I shall not live in vain; If I can ease one life the aching, Or cool one pain, Or help one fainting robin Unto his nest again, I shall not live in vain. + E. Dickinson



When Andrea spoke again, she wasn’t expecting that. Not in the slightest. Her cousin was arched beneath her, splendid body proudly on display and Fay could see the tightness of her nipples, her chest red with arousal, and her eyes, bright and yet veiled over with eagerness, as she whispered what she wanted. As was usual for her, when Andrea started she couldn’t stop talking and with each word Fay pressed closer to her, until they were breathing the same air, until she could feel the rabid beating of her heart against her own breast. Her last words made her groan and she dropped her forehead against her lover’s, fingers teasingly still against Andrea’s folds. “Gods, Andrea…” She breathed, voice low and rough with arousal. She shifted, straddling one of her legs and pressing her core against it, rocking slightly as she couldn’t deny the heat that her cousin’s plea brought to her. “You are.” She didn’t clear up her meaning immediately, adjusting her position once more so that she could start pushing her fingers into her.

She did her best to be gentle, starting with one digit and another a few moments later, until she could feel the small resistance start to give away. With an impulsive, sudden movement, she sheathed her knuckles to the hilt, panting as she felt heat all around her fingers. “You’re mine, Andrea.” She breathed against her neck, kissing the skin until she couldn’t resist biting it, marking it with pretty bruises as she somehow managed to fuck deeper into her cousin. “Mine.” She finally said again, her voice nearly a growl. Andrea was looking wrecked beneath her and the view was better than she had imagined. Her cousin’s cheeks were flushed with heat, she was panting and Fay could feel her hips rolling against her hand, as if trying to meet her thrusts or get her to fuck her faster. Lifting herself, she kept one of Andrea’s thighs trapped between hers, rocking slightly against her skin every time she thrusted her fingers, smearing her arousal all over her cousin. This other kind of ownership made her slightly lightheaded and she had to brace herself against Andrea to stay upright.

The first time she pressed against the soft spot inside her cunt, Andrea jerked so hard she almost threw Fay off. She smiled, readjusting so that her free hand could press on her hip, keeping her firmly in place. The second time, Andrea bit her lip to keep the moan from getting too loud. It made her frown and she thrusted a little more forcefully at that, just to see her fail. “I want to hear you.” She ordered, and couldn’t stop the pleased smile when Andrea obeyed, rewarding her by grinding the heel of her hand against her clit. The noises that she let out after that were a thing of beauty, and Fay was somehow sure that their Chaos had started to resonate with each other. Somehow, she could feel Andrea’s pleasure, and it only made her more desperate to see her cousin reach her peak. With deadly precision, she kept fucking Andrea, until she got tighter around her fingers, so much so that she could barely move. Yet, it didn’t seem like it was enough. She seemed frustratingly suspended on the edge and Fay realized with astute clarity what she needed. “Come for me, my love.” She demanded at last, and it didn’t take more than a second for Andrea to blindly follow her order. She was beautiful, of course she was. Fay couldn’t stop staring as she took her pleasure, and somehow felt it too. She let out a moan of her own, the feeling of it almost too much for her. After a time, she let herself fall back on Andrea’s still shaking form, pressing a kiss on one of the marks on her neck, until she could whisper into her ear. “You were so good, such a good girl.”
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To be a Flower, is profound Responsability

Bloom—is Result—to meet a Flower; And casually glance; Would scarcely cause one to suspect; The minor Circumstance; Assisting in the Bright Affair; So intricately done; Then offered as a Butterfly; To the Meridian — E. Dickinson | (c)flotsam.


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Andrea de Beaumenoir
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Jeu 28 Sep - 16:03

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If I can stop one heart from breaking, I shall not live in vain; If I can ease one life the aching, Or cool one pain, Or help one fainting robin Unto his nest again, I shall not live in vain. + E. Dickinson



Poupée de chiffon entre les mains de sa cousine, Andrea fut bien heureuse de ne pas avoir une quantité considérable de Chaos, parce qu’elle était certaine qu’elle en aurait perdu le contrôle. Tout à fait naturellement, elle se pliait à ce que Fay lui murmurait, se glissant dans un rôle qui semblait avoir été taillé pour elle. Quoique Fay lui demandât, elle lui offrit, quoique Fay lui infligeât, Andrea l’accueillit avec bénédiction. Jamais encore elle n’avait atteint un tel niveau de plaisir, et jamais plus elle ne pouvait s’imaginer vivre autrement qu’ainsi, dans les bras, entre les mains de sa cousine. L’espace d’une fraction de seconde, l’avalante se demanda d’où la jeune femme tenait ses talents… Quelles autres femmes avait-elle pu fréquenter, qui sur cette île ou même dans le monde extérieur avait déjà eu la chance de sentir les caresses de cette femme ? Elle aurait pu se sentir jalouse, c’est vrai, mais cette pensée fugace fut vite balayée, quand Andrea revint au moment présent, et put ressentir et sentir à quel point Fay se faisait pressante, presque possessive.

Il ne fallut pas longtemps, avant que l’ébéniste ne se sentit happée dans un gouffre immense. Son corps ne lui appartenait plus, alors qu’un fantastique séisme la fit trembler de tout son être. Elle crut voir des étoiles, se cambra violemment et rien qu’elle ne fit ne put altérer ce qu’elle ressentait… Les secondes, électriques et chargées de sensations et d’émotions, lui parurent durer une éternité, et dans un dernier soupir, Andrea se laissa choir sur le sol, le corps encore parcouru de spasmes incontrôlables. Elle avait la gorge en feu, le corps en ébullition et la jeune femme ne s’était pas rendu compte du cri presque déchirant qu’elle avait poussé, faisant voler quelques oiseaux et dérangeant sûrement quelques lointains voisins… Et, sans savoir d’où cela pouvait bien venir, Andrea rit doucement, gardant ses yeux fermés pour laisser encore à son corps le temps de se remettre de cet orgasme dévastateur. Et, alors que son rire s’évanouissait doucement, la blonde regarda enfin Fay, ses yeux affreusement remplis d’un amour inconditionnel. « Merci... » – avait-elle dit en caressant la joue de sa cousine. Elle lui murmura de nouveaux mots d’amour, lui dit combien elle avait attendu ce moment et combien elle comptait le vivre, encore et encore… Ou peut-être s’imaginait-elle lui dire ces mots-là ? Parce qu’Andrea avait refermé ses petits yeux fatigués, et qu’elle avait lové sa cousine tout contre elle, pour ne pas qu’elles aient froid. Dieu que ses yeux étaient lourds, si lourds… Talent #7 : piquer du nez n’importe quand, n’importe où, n’importe comment.
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